Bien sûr, la saison 2020 de Damien Touzé a surtout été marquée par la terrible chute dont il fut victime au Tour de Pologne début août. C'est oublier le début de saison intéressant dont le coureur de Cofidis fut l'auteur. Catalogué sprinter, il s'est affiché comme un coureur complet lors de l'Etoile de Bessèges quelques jours après s'être classé septième du Grand Prix de la Marseillaise. Il n'a d'abord pas ménagé sa peine lors de la quatrième étape conclue au sommet du Mont Bouquet. Aux côtés d'Evald Boasson Hagen et de Michel Valgren de la NTT Pro Cycling pour combler un débours de 40 secondes, le Neubourgeois s'est retrouvé parmi les hommes forts. Il cédait à seulement 2500 mètres du sommet et se maintenait à la quatrième place jusqu'à la flamme rouge, concluant cette étape à la douzième place. Preuve que la forme était déjà là. Il su ensuite négocier au mieux les 10,4 kilomètres de l'ultime étape contre-la-montre où il prit la quinzième place. "C'était rassurant pour moi car c'est une course par étapes qui n'est pas dans mon registre. Je n'étais pas à 100% et je gardais une marge pour les classiques du printemps". Qu'il ne put disputer pour cause de Covid-19.
Une terrible chute au Tour de Pologne
Sa reprise était fixée au Tour de Pologne, là même où il fut victime d'une terrible chute lors de l'arrivée de la première étape à Katowice. Alors que le Néerlandais Fabio Jokobsen était la principale victime de la manoeuvre insensée de son compatriote Dylan Groewenegen dans les derniers mètres de cette étape, le Neubourgeois était l'une des victimes collatérales de l'incident qui aurait pu tourner au drame pour lui. "Je sentais bien avant le final que ça allait être nerveux. Parce qu'on se retrouvait en peloton pour la première fois alors qu'on avait couru uniquement seul depuis plusieurs mois. J'étais dans la roue de Jakobsen. Tout est allé très vite. J'étais concentré sur mon sprint et à l'approche de la ligne, j'ai vu Jacobsen dans les barrières. L'une d'entre elles est revenue sur la route et je n'ai pu l'éviter. Il se relevait groggy, rapé sur le côté gauche et souffrant d'une fracture ouverte de l'index de la main droite. Blessure non négligeable, synonyme d'un passage à l'hôpital avec une opération avant son rapatriement en France. "Pendant cinq mois, on n'a pas eu de courses. Et là première course, c'est la chute. C'est comme si j'avais été reconfiné". On le sait, le coureur de Cofidis est un "guerrier" sur le vélo et il a tout mis en oeuvre pour se rétablir au plus vite. Reprenant d'abord par du home trainer, il remontait sur un vélo un mois plus tard, quasiment jour pour jour. Il reprenait la compétition à domicile le 22 septembre lors de Paris-Camembert puis enchaînait avec un programme entièrement belge avec notamment la Bink Bank Tour puis Gand-Wevelgem et le Tour des Flandres, deux des grandes classiques reportées en automne. Ce qui lui fit un total de dix jours de course après sa terrible chute.
Il s'est engagé pour deux ans avec l'équipe AG2R-Citroen qui évolue, elle aussi, au niveau World Tour. Il quitte l'équipe dirigée par Cédric Vasseur avec le sentiment du devoir accompli. "J'ai bien progressé. J'ai quand même fait deux, trois belles places. Avoir un niveau d'équipe un peu plus élevé, ça te permet aussi de progresser. J'ai vraiment passé un cap, en plus j'ai fait mon premier Grand Tour l'année passée. Finir le Tour d'Espagne, c'est mon meilleur souvenir. C'était vraiment chouette". L'an prochain, c'est un autre challenge qui l'attends : celui d'être aux côtés des Belges Oliver Naesen et de Greg Avermaet lors des grandes classiques du printemps. "J'avais envie d'évoluer avec ces deux grands champions pour progresser. C'est important d'apprendre avec eux avant de pouvoir être performant sur ces courses-là". A titre personnel, mon objectif sera d'essayer de gagner des courses d'un jour d'un niveau un peu inférieur. J'aimerais aussi m'essayer sur quelques Ardennaises comme l'Amstel Gold Race".
Texte et photo Patrice Meunier
