15 juillet 2022
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Tour du Pays du Roumois – Célestin Guillon (Laval Cyclisme 53) était trop fort

 

 

Une chaleur modérée mais finalement pesante pour boucler les 147 kilomètres du Tour du Pays du Roumois à Bourgtheroulde et les quinze ascensions de la côte des Framboisiers, voilà quel était le menu indigeste proposé aux 87 coureurs candidats à la succession d'Adrien Lagrée, vainqueur de la dernière édition en 2020. Ce qui s'est vite transformé en coup de chaud puisque seulement 45 coureurs bouclèrent cette 37e édition. Au bout de cette chaude partie de manivelles, c'est Célestin Guillon (Laval Cyclisme 53) qui fut assurément l'homme fort du jour au terme d'une échappée où il a impressionné tous ses adversaires, décrochant du même coup sa deuxième victoire, un mois après son succès lors d'une étape de la Sport Breizh où il battait au sprint Mickael Guichard (Fybolia WB), l'un des meilleurs français. Déjà connu en Normandie pour avoir remporté l'an dernier à Percy la course de rentrée suivant le troisième confinement, l'ancien crossmen, sixième du championnat de France espoirs de cross country (2018), qui a débuté dans le cyclisme il y a cinq ans, en est devenu désormais, à 26 ans, une valeur sûre.

 

20 coureurs en tête

Après une année d'interruption pour cause de Covid, le président Bernard Briens et son équipe du VC Bourgtheroulde proposaient leur traditionnel circuit de 9,4 kilomètres à boucler à quinze reprises. La seule course Elite nationale dans l'Eure s'est avérée implacable et décisive dès le deuxième des quinze tours de circuit, moment choisi par 20 coureurs pour se porter au commandement. En faisant l'inventaire d'un commando de première classe où figuraient six coureurs du VC Rouen 76 (Valognes, Havot, Levasseur, Delarue, Bautrait, Ossthuizen), trois de l'ESEG Douai (Huck, Bernard,Trioux), deux de l'USSA Pavilly/Barentin (Mavric Beaune, Terada), autant de Paris Olympique Cycliste (Gressier, Miomandre) et de Laval Cyclisme 53 (Guillon, Ribeiro De Cruz) , on comprit rapidement que les meilleures formations , à la notable exception du CC Nogent, avaient placés leur meilleurs cartes à l'avant. Le début d'une longue aventure. Derrière la course d'usure allait forcément éclaircir les rangs. Tant et si bien que le peloton des poursuivants allait se scinder en trois groupes. A l'avant, les relais appuyés des uns et des autres firent le succès de cette échappée qui garda longtemps sa cohésion en dépit des ascensions répétées de la côte des Framboisiers où le goudron fondait dans sa partie terminale.

Mais une sélection plus rigoureuse allait finalement s'opérer. Le nombre de prétendants à la victoire se restreignait mais Guillon, lui, tentait seul sa chance peu après alors qu'il restait 40 kilomètres à parcourir. Sans se poser de questions, le Sarthois de Laval Cyclisme 53 " s'est mis en mode chrono, tout en gérant au mieux ses efforts". Possédant rapidement une minute d'avance sur un quintette composé de Valognes (VC Rouen), lequel confirmait sa bonne forme du moment dans la foulée de sa victoire à Brix (Manche), Le Cunff (Dunkerque Littoral), Gressier (Paris Olympique Cycliste), Huck et Trioux (ESEG Douai), il doublera son avance à l'arrivée, ruinant les espoirs de la concurrence. "Au sein de la contre attaque, l'entente était bonne. Mais ce ne fut pas suffisant . On ne reprenait pas de temps" dira Huck à l'arrivée, devancé pour la deuxième place par Gressier. Attaquant aux 1500 mètres mais repris au panneau des 500 mètres, l' évidente bonne volonté du coureur nordiste, meilleur grimpeur et premier Espoir, fut mise à mal même s'il complétait le podium du jour. "La faute à Célestin Guillon, au mieux de sa forme pour sa première venue sur l'épreuve organisée par le VC Bourgtheroulde. Le compagnon d'entraînement du professionnel Jérémy Leveau n'a pas fait dans le détail. "Lorsqu'une contre attaque est revenue à une minute, j'ai relancé et je suis parti. A ce moment- là, je pensais que j'allais avoir du renfort... Au championnat de France, la forme était là mais pas le résultat. Ensuite, j'ai coupé deux semaines. Dimanche dernier, j'ai participé à l'étape du Tour entre Briançon et l'Alpe d'Huez (30e), quatre jours avant la mythique arrivée du Tour de France". De quoi s'aguerrir à des efforts plus soutenus. A n'en pas douter, une excellente préparation.

Texte et photos Patrice Meunier

 

Après 40 kilomètres d'échappée, le Sarthois de Laval Cyclisme 53 tout sourire en franchissant la ligne d'arrivée.

Maxime Gressier (Paris Olympique Cycliste) plus rapide que Léandre Huck (ESEG Douai) pour la deuxième place.

Podium final : Léandre Huck (ESEG Douai) meilleur grimpeur et premier Espoir, le vainqueur Célestin Guillon (Laval Cyclisme 53), Martin Trioux '(ESEG Douai) premier des deuxième catégories et Baptiste Bernard (ESEG Douai) vainqueur du KM 27.

Célestin Guillon (Laval Cyclisme 53) , vainqueur de cette 27è édition, au côté de l'organisateur Bernard Briens.

 L'ESEG Douai avec Léandre Huck, Martin Trioux et Baptiste Bernard , vainqueur du classement par équipes.

Le groupe de tête s'étire lors de la montée de la côte des Framboisiers.

Célestin Guillon (Laval Cyclisme 53),  Esteban Momiandre (Paris Olympique Cycliste), Yoshiki Terada (USSA Pavilly/Barentin) et Thibault Valognes (VC Rouen 76) en tête de la course.

Le quintette de tête emmené par Maxime Gressier (Paris Olympique Cycliste).

Thibault Valognes (VC Rouen 76), sixième et meilleur normand, n'a pas ménagé sa peine.

Kévin Le Cunff (Dunkerque Cyclisme) suivi de Maxime Gressier (Paris Olympique Cycliste), Léandre Huck (ESEG Douai) et son coéquipier Martin Trioux assurent la poursuite.

Photos : Patrice Meunier