29 mars 2024
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Paris Camembert- Benoit Cosnefroy (Decathlon AG2R La Mondiale) cinq ans après

Le peloton passe à Bernay.
A Lisieux, la course est neutralisée.
Le peloton emmené par Saint-Michel Auber lors du dernier passage à Livarot.

Devant son public, Benoît Cosnefroy (Decathlon AG2R-La Mondiale) a remporté pour la deuxième fois Paris-Camembert. Le programme et la succession de difficultés dans sa deuxième partie de course fait de la classique normande chère à Guillaume Bisson, nouveau président du comité d’organisation, l’une des plus difficiles du calendrier. Deux montées de la Levée des Crouttes, le Mur des Champeaux (800 mètres à 8% de moyenne avec des portions à 16%) qui faisait son retour dans la course sans oublier le chemin des Buttes des Fondits à Saint-Foy-de-Montgommery comme dernière grosse montée avaient de quoi satisfaire les plus difficiles. Dès le départ à Magnanville, Romain Cardis (Saint-Michel Auber), Kenny Molly (Van Rysel Roubaix Lille Métropole) et Antoine Hue (CIC Nantes-Atlantique) se sont échappés. Ils vont compter jusqu’à 3′ 50″ d’avance avant d’être repris peu avant Bernay.

LA COURSE NEUTRALISEE

La course normande dont le peloton resta longtemps groupé fut ensuite marquée par une chute collective un peu après la mi-course, impliquant de nombreux coureurs. La course a dû être neutralisée. Un nouveau départ était donné à la sortie de Lisieux. La direction de course a préféré modifier le parcours final.  « Une chute, cela arrive » commente François Lemarchand : deux, ce n’est pas possible ». Du même coup, le parcours est réduit de dix kilomètres. La course peut alors véritablement commencer. « Quand on est reparti, il faisait très froid, ça m’a complètement bloqué physiquement. Je n’étais pas bien » reconnaissait Benoît Cosnefroy. L’équipe Décathlon AG2R-La Mondiale laisse alors les responsabilités de la course aux autres équipes. C’est alors que Ewen Costiou (Arkéa BB Hôtels), ancien vainqueur du Tour de la Manche, se lance dans un baroud solitaire à 25 kilomètres du but. Malgré une belle constance dans l’effort, il ne pourra tenir. « Quand j’ai eu 40 secondes d’avance (son avance maximum), j’y ai vraiment cru. Mais je ne me sentais pas forcément bien » racontait le jeune breton, meilleur grimpeur du jour, lequel fut repris à 10 kilomètres du but.  Derrière, malgré le retour du soleil, c’est un peloton rincé dont le gros des troupes va finir par renoncer qui attaque la dernière heure de course. Dans le final, on retrouve en tête Benoît Cosnefroy (Decathlon AG2R-La Mondiale), Joris Delbove et Alexandre Delettre (Saint-Michel Auber), Guillaume Martin (Cofidis), Alessandro Terazzi (Bardiani), Fredik Dvernes (UNO X), Clément Venturini (Arkéa-BB Hôtels) et … Ewen Costiou.  Ce petit groupe de costauds allait se disputer la victoire. Et c’est avec une juste appréciation de ses possibilités que Benoît Cosnefroy l’emportait au sprint devant Clément Venturini et Alexandre Delettre.

 « Je venais pour gagner. Mais venir ici, c’est toujours une prise de risque. Je suis très content de gagner ici, sur mes terres, devant mes proches, surtout avec tout le bonheur qui va avec. Il y avait mon grand-père, mes parents, et d’autres membres de ma famille ». Une satisfaction qui vient définitivement valider son début de saison. « Après ma victoire au Tour des Alpes-Maritimes (avec en prime le gain de la dernière étape), ma sixième place à la Strade Bianche a prouvé que je suis physiquement au niveau à l’échelon World Tour. Pour la première fois depuis mes débuts chez les pros, je n’ai fait ni Paris-Nice, ni Tirreno-Adriatico. J’ai davantage misé sur la fraîcheur physique. Mais gagner une deuxième fois Paris-Camembert, c’est encore autre chose. En début de saison, je voulais pouvoir regagner en classe 1 et répondre présent en World Tour. Les deux cases sont cochées ».

Texte et photos Patrice Meunier

Ewen Costiou, l’animateur de la fin de course.
Le salut amical de Benoît Cosnefroy.

 
Le podium : Clément Venturini (Arkéa BB Hotels) deuxième, le vainqueur Benoît Cosnefroy (Decathlon AG2R La Mondiale) et Alexandre Delettre (Saint-Michel Auber).
 
Jérémy Leveau (Van Rysel Roubaix) au côté de Gilbert Daniel, chauffeur du président du jury des commissaires.
La famille de Benoît Cosnefroy n’a pas manqué de le féliciter.
Un trophée supplémentaire pour Benoît Cosnefroy.