S’il fallait qualifier les résultats de Matis Louvel (Arkéa-Samsic), nous dirions que la saison 2023 a été d’un crû moyen. Et même, selon l’intéressé, en deçà de ce qu’il espérait, après une année 2022 ponctuée par un succès sur le Course des Raisins à Overijse en Belgique et une belle campagne de classiques (17è du Tour des Flandres, 15è de Paris-Roubaix) qu’il n’a pu réitérer.
« Cette année, il y avait plus d’attentes. Je me suis mis un peu de pression et ça a moins bien fonctionné. Ce fut une saison décevante où je n’ai jamais été au top. J’ai eu l’impression de ne pas avoir réussi à lancer ma saison. Il y a eu aussi pas mal de problèmes mécaniques. Physiquement, j’étais au même niveau. C’est pour ça que je m’attendais à mieux » reconnaît l’ancien coureur du VC Catenay et du VC Rouen 76.
Ce fut aussi l’année de quelques nouveautés. « C’était la première fois que je faisais un stage d’altitude de trois semaines dans la Sierra Nevada, notamment pour s’habituer aux efforts au- dessus des 2000 mètres ». Visiblement, cela lui a été bénéfique lors de l’exigeant championnat de France à Cassel marqué par une chaleur caniculaire. Sa huitième place était le meilleur résultat qu’il pouvait espérer. « J’avais vraiment de bonnes jambes mais le dénivelé, quand on est trop lourd, ça ne pardonne pas. A la fin, ça se fait à la patte et je ne pouvais pas aller plus vite. Je ne pouvais, tout simplement, pas faire mieux » Sa huitième place, sur les talons de Thibaut Pinot, reste une performance de choix.
Sur le Tour de France, ses qualités offensives s’expriment lors de trois échappées (dont une dans les Pyrénées) mais sans succès. « J’étais en bonne forme. J’ai même battu mes records de puissance« . En août, sa sélection pour le championnat d’Europe a été la bonne surprise. « J’ai été un peu surpris. Je ne m’attendais pas trop à être appelé mais, franchement, j’étais très content que ce soit le cas et de vivre ma première sélection en équipe de France chez les professionnels même si je n’ai pu y jouer mon rôle pour l’équipe car j’ai chuté ». Ce qui lui a causé une commotion cérébrale. Malgré tout, il finit sa troisième saison chez les pros sur une bonne note en prenant la sixième place du Tour de Vénétie qui se conclut sur un sprint d’une cinquantaine de coureurs. « J’ai manqué de confiance. Il y avait de quoi faire mieux ». Puis c’est avec satisfaction qu’il participe à la Gravel Fever Festival. Sur les 400 kilomètres qui séparent Saint-Quentin-en-Yvelines de Châtellerault, il en couvrira 170 en solitaire pour s’imposer avec quarante minutes d’avance ! Mais il a déjà le regard tourné vers 2024. « La dernière saison a été frustrante. Ca me donne l’envie d’être plus compétitif et de me mettre en situation, à nouveau, de gagner une course ».
Texte et photo Patrice Meunier
