4 août 2020
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Le cyclisme Normand fragilisé par le Covid

La Normandie, coeur ardent du cyclisme français à travers ses nombreux champions professionnels (de Jacques Anquetil à Benoît Cosnefroy) et grâce à ses courses amateurs qui ont fait sa renommée souffre, comme d'autres régions, de la crise sanitaire. La période post-Covid est vite apparue comme une difficulté supplémentaire, s'ajoutant aux habituelles contraintes budgétaires et administratives. Après les mesures gouvernementales de confinement du mois  de  mars, la plupart des grands rendez-vous de la première partie de la saison comme le Tour de l'Eure, le Tour de la Manche, le Grand Prix de Luneray ou encore les Boucles de l'Austreberthe ont été annulés. D'autres prévus en septembre comme les Trois Jours de Cherbourg ont également jeté l'éponge.

Les organisateurs du Grand Prix de Montpinchon (les 9 et 11 août) et du Grand Prix des Grandes-Ventes (course annulée) nous parlent de leurs difficultés actuelles.

 

Grand Prix de Montpinchon

Le Grand Prix de Montpinchon reste le grand rendez-vous de l'été. Crée en 1946, les victoires des régionaux Daniel Leveau (recordman avec cinq victoires), François Leveau, Paul Mabire, Jean-Michel Avril ou Jean-Philippe Yon cotoient au palmarès les succès des futurs professionnels Cyrille Guimard, Christophe Thébault, Charles Guilbert ou encore Matis Louvel. Autant de faits marquants et mémorables qui ont donnés leurs lettres de noblesse à cette épreuve ayant déjà largement dépassé le cadre régional. Dans un contexte particulier, l'épreuve manchoise dont Nicole Delarue a repris l'organisation en 2003 fait partie des épreuves maintenues au sein d'un calendrier Elites sérieusement amoindri par la crise du Covid 19. Mais pour faire face aux contraintes budgétaires, Nicole Delarue a dû décider d'annuler l'épreuve réservée aux Espoirs (prévue le samedi). Par voie de conséquence, la course du mardi qui ne souffre d'aucune concurrence a fait le plein avec 200 coureurs engagés. "Avec la crise sanitaire, la préfecture impose qu'il y est un maximum de 300 personnes sur le site de départ (et d'arrivée). Cela va nous obliger à boucler un périmètre. C'est la condition qui doit être respectée".

 

Grand Prix des Grandes-Ventes

Le Grand Prix du comité des fêtes des Grandes-Ventes, d'abord réservé aux 2è et 3è catégories  puis ouvert aux 1ere, 2è et 3è catégories en 2012, devait franchir un nouveau cap cette saison pour sa quinzième édition en accédant au calendrier national Elites. "N'ayant plus la possibilité de démarcher mes partenaires locaux eux-même en difficulté, j'ai décidé d'annuler la course à la mi-mai. Avec un budget de 13000 euros, en hausse par rapport à 2019, j'avais anticipé mes démarches mais il me manquait 20% de mon budget. Faute d'un gros sponsor, je dois démarcher près de 120 sponsors de moindre importance. Par ailleurs, faire respecter les règles sanitaires est vraiment quelque chose de très contraignant".

 

Patrice Meunier