21 Coureurs en tête.
L'épreuve du Sud Manche chère au président Michel Boulay qui lance traditionnelement la saison a réuni 123 coureurs. De quoi offrir une confrontation d'envergure au sein d'un peloton où l'on dénombrait quatre équipes de N1.Une certitude, le retour du froid n'a pas été un ostacle à la progression de ce beau peloton. Au programme un nouveau lieu de départ et d'arrivée d'un circuit de 11,2 kilomètres à boucler à douze reprises, pris à l'envers des années précédentes. Après une première échappée de Max Delarue (VC Rouen 76) après quinze kilomètres de course, très en verve en début de course, cette première épreuve du Trophée de la Manche n'a guère connu de répit. Cela s'est vérifié dès le troisième tour de circuit, moment choisi par 21 coureurs pour prendre le commandement. Et comme sa composition reflétait parfaitement les forces en présence, on comprit vite que cette échappée d'envergure pouvait être décisive. On y retrouvait notamment en bonne place le VC Rouen 76 (Gougeard, Pierre, Petit, Delarue, Killian Théot), le CC Nogent (Boulaire, Matthys, Francôme), Paris OC (Mavric Beaune, Osthuizen, Do Rego) et l'ES Torigni (Malle, Lecoq, Dallyn) et les professionnels Mainguenaud et Guillon (Go Sport Roubaix Lille Métropole) et Boulet (CIC U Nantes-Atlantique). L'écart monta jusqu'à 1'15" mais la tendance s'inversa au point que certains envisageaient une arrivée groupée. L'épreuve du Sud Manche ressemble alors à une véritable course par élimination. A une quarantaine de kilomètres de l'arrivée, il ne restait plus que six candidats à la victoire. Six puis quatre et finalement trois avec le Belge Matthys (CC Nogent), Baguelin (Fybolia Morbihan) et Killian Théot lorsque Mavric Beaune (Paris OC) craquait à trois kilomètres du but. Alors que l'écart diminuait, le trio de tête garda le bénéfice de ses efforts. Avant que Théot, une nouvelle fois, lâche ses chevaux avec fracas et résultats dans une arrivée en montée à sa convenance, permettant au VC Rouen 76 de débloquer son compteur. Mais aussi de renouer avec la victoire à Saint-Hilaire-du-Harcouet, la dernière victoire remontant à 2016 grâce à Erwann Brenterch. "Je savais que Baguelin va vite" raconte l'Argentanais du VC Rouen 76. "Lui et moi, on a démarré le sprint en même temps, côte à côte, et il a craqué à 100 mètres de l'arrivée. C'était une course vraiment dure mais l'équipe a toujours été bien représentée devant, ce qui m'a permis de m'économiser pour le final".Un avis partagé par son directeur sportif Pascal Carlot : "Il n'y avait pas de secteur stratégique pour faire la différence. Mais les coureurs ont pris la course dans le bon sens, contrairement aux courses sur la Côte d'Azur où on a fait des erreurs. Là, on était bien représenté . On a su mettre suffisament de coureurs dans la bonne échappée. C'est rassurant. Cette victoire, c'est un bon déclic pour l'ensemble de l'équipe".
Texte et photos Patrice Meunier