13 février 2018
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Bilan des pros normands –

Alexis Gougeard renoue avec le succès à la Polynormande

Il avait pourtant travaillé pour commencer sa saison 2017 dans les meilleures dispositions. Mais pour Alexis Gougeard (AG2R La Mondiale), la période des classiques fut particulièrement difficile. Loin de sa meilleure forme, c'est dans l'anonymat qu'il a participé aux classiques flamandes. Là où on l'attendait. Et les doutes du printemps l'avait laissé sur les rotules. Puis une douleur à un genou l'avait incité, par prudence, à abandonner aux 4 Jours de Dunkerque. C'est seulement fin juin, à Saint-Omer, sur le championnat de France du contre-la-montre où tout se joua dans un mouchoir de poche qu'il commence à retrouver des meilleures sensations. Longtemps deuxième temps provisoire derrière l'amateur Yoan Paillot, Gougeard a fini par glisser du podium et tomber à la cinquième place, devancé par son coéquipier Pierre Latour, Alexandre Roux et Sylvain Chavanel qui l'a devancé d'un misérable dixième de seconde. Ensuite, le stage en montagne avec plusieurs de ses coéquipiers ne faisant pas le Tour de France lui fit le plus grand bien. Puis il choisissait l'offensive (une habitude chez lui) lors du Tour de Wallonnie où il fut présent en tête lors de quatre des cinq étapes. Et c'est même un manque de réussite qui l'avait empêché de renouer avec le succès lors de la troisième étape, la plus difficile. Et s'il avait été désigné le plus combatif de l'épreuve belge, cela bien sûr, ne pouvait le satisfaire.

Mais son insistance finira par payer. Validant son retour en forme, il remportait légèrement détaché la Polynormande, la 12è manche de la Coupe de France disputée entre Avranches et Saint-Martin-de-Landelles.

Le cauchois su cette fois prendre les bonnes roues en se glissant dans l'échappée de 21 coureurs qui se forma lors du quatrième des onze tours de circuit. Une échappée de premier ordre où il se retrouvait notamment aux côtés d'Alexandre Geniets, son coéquipier qui disputait là comme stagiaire sa première course chez les pros et le leader de la Coupe de France Laurent Pichon (Bretagne-Oscaro). Tout se jouait dans le dernier tour lorsque l'attaque de Le Roux (Armée de Terre) et du Belge Claeys (Cofidis) provoquait la réaction de Martin (Wanty) et...

Gougeard. Plus que quatre coureurs pour la victoire et Gougeard, flanqué de Pichon, testait une première fois ses adversaires lors de l'ultime montée de la côte de la Pigeonnière. Le quatuor se reformait mais Gougeard sut alors jauger les forces en présence. Contrant l'attaque de Claeys un peu avant la flamme rouge, Gougeard s'en allait cueillir un succès réconfortant, presque deux ans après son précédent bouquet décroché à Avila, lors d'une étape du Tour d'Espagne. C'est justement sur cette épreuve qu'il voulut mettre à profit ses sensations retrouvées. L'essai fut en parti transformé lors de la cinquième étape lorsqu'il se glissait dans l'échappée du jour pour prendre la cinquième place. "J'ai vu un gros groupe partir et je ne voulais pas que ça parte sans un membre de l'équipe. Mais le final ne me convenait pas. Ce jour- là, j'ai regretté d'avoir laissé partir Lutsenko mais c'était un choix tactique et ça ne paye pas toujours".

SAUT DE CHAINE AU MONDIAL

Son unique objectif de fin de saison reste le championnat du monde du contre-la-montre où il est le seul français sélectionné. Victime d'un saut de chaîne, le coureur normand s'est classé 13e à 1' 53" de Tom Dumoulin." J'avais réussi à trouver le bon rythme et j'avais de bonnes jambes. Avec cet incident, j'ai perdu une vingtaine de secondes. Mais j'ai réussi à finir fort. Avec 20 secondes de moins, j'aurais pu faire un top 10. J'ai tout de même réalisé un bon chrono". L'ancien barentinois a bien lancé sa saison 2018 en prenant la septième place du contre-la-montre de l'Etoile de Bessèges (comme en 2016), obtenant le même accessit au classement final. Son programme est costaud car il va disputer principalement des épreuves World Tour avec comme priorité les classiques flandriennes et Paris-Roubaix où il sera chargé d'accompagner le plus longtemps possible le Belge Oliver Naesen.

Texte et photo Patrice Meunier