22 février 2017
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Bilan des pros normands – Saison 2016- Mikaël CHEREL

Si le Tour de France reste l’incontournable rendez-vous de l’année, les premières épreuves sur la Côte d’Azur sont également un moment important pour Mikaël Chérel. Tout simplement parce qu’il profite toujours d’une certaine liberté. Une semaine après avoir joué placé lors de la Méditerranéenne (4è), le Tour du Haut Var propose un parcours qui correspond à ses qualités de grimpeur. Il est toujours motivé car celui-ci se déroule sur ses routes d’entraînement à une quarantaine de kilomètres de Roquebrune sur Argens, là où le Manchois s’est établi. Toujours à la recherche de sa première victoire chez les pros, le natif de Saint Hilaire du Harcouët fut bien près d’y parvenir. Sur la première étape, il est seulement devancé au sprint par Tom Jelte Slagter (Cannondale) et Arthur Vichot (FDJ). Bien décidé à jouer sa carte personnelle sur un parcours escarpé correspondant parfaitement à son profil de grimpeur-puncheur, il se classé 10ème de cette deuxième étape au terme d’un sprint mouvementé dans le même temps que le vainqueur Arthur Vichot. Ce dernier fait coup double et l’ancien champion de France Junior prend la 6ème place du classement final.

Puis le calendrier World Tour a repris ses droits (Paris –Nice, Tour de Catalogne) et l’élégant manchois qui fêtera prochainement ses 31 ans a retrouvé sa position d’équipier. C’est avec beaucoup d’envie qu’il s’est aligné au Mont –St –Michel pour sa quatrième grande boucle. Dans son rôle de chevalier servant auprès de Romain BARDET qu’il est chargé d’escorter le plus haut possible en montagne, il s’éteint pleinement révélé dans ce rôle en 2015, terminant l’épreuve à la 18ème place. L’été dernier, son tour fut assez paradoxal. Il a vécu un moment très fort lors de la 19ème étape se concluant à St Gervais en propulsant son leader vers la victoire. De plus, sa mission fut parfaitement réussie puisque Romain Bardet avec qui il a lié une grande complicité prenait suffisamment d’avance sur ses rivaux pour devenir le dauphin de Christopher Froome. Cependant son bilan personnel fut assez décevant (il fut diminué au départ par une angine). Toutefois l’étape alpestre dont le final s’avéra particulièrement difficile le remit en selle car il sut prendre des risques au moment voulu. « Au matin de cette étape, j’étais entièrement motivé. Il pleuvait aux Aravis et j’ai vu que certains ne savaient pas descendre. Dans ma tête, ça a fait tilt. J’étais décidé à tenter quelque chose. J’ai dit à Romain que ça n’allait pas se jouer dans la montée mais dans la descente de Domancy. Il y avait la possibilité de semer la panique. On s’était mis d’accord pour qu’il soit dans ma roue à la sortie de Mégève. Dès le premier virage, j’ai entendu un bruit derrière moi. Mollema venait de crever. A l’oreillette, Bardet m’a demandé de l’attendre. On a fait le dernier tiers de la descente ensemble. Notre directeur sportif Julien Jurdie nous disait d’être prudents mais j’ai insisté car j’avais envie de prendre du temps. Puis j’ai continué la descente à bloc durant deux kilomètres » se souvient le coureur de Saint Hilaire du Harcouët.

Patrice MEUNIER