18 décembre 2017
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Bilan des pros 2018 : Quatre succès pour Jordan Levasseur (Armée de Terre)

Quatre succès pour Jordan Levasseur (Armée de Terre)

Confiné dans l'anonymat du peloton ces deux dernières années, Jordan Levasseur (Armée de Terre) a surfé sur la vague de la réussite en 2017. A 22 ans, le coureur brayon s'est mué en vainqueur, signant quatre succès dans des épreuves de classe 2 : le Grand Prix de Nogent-sur-Oise, une étape de la Ronde de l'Oise et une autre lors de Paris-Arras Tour dont il a remporté également le classement général. Mais pas de quoi le satisfaire pleinement. "Ce sont des courses avec des profils qui me convenaient bien, parfois vallonnées et avec du vent. Mon bilan est très bon mais il n'est pas excellent non plus. Je n'ai pas gagné tous les week-ends, ni d'épreuves classe 1, ce qui était mon objectif durant la deuxième partie de la saison". Sa progression fut assez spectaculaire avec des résultats à la hausse grâce principalement à sa pointe de vitesse. "Je suis arrivé dans cette équipe en 2015 en sortant de ma première année espoirs. Ce n'était pas facile à gérer. A 19 ans, on n'est pas forcément prêt. Pas du tout même. On m'a rapidement mis dans le bain et il me fallait du temps pour mettre en route". Alors qu'il débutait sa saison au Circuit des Plages Vendéennes, ce fut le cas cette saison, étant affecté par des saignements de nez et par des problèmes familiaux qui ont retardé son retour en forme.

Un premier succès lors de Paris-Arras Tour

Livrant bataille aux jeunes représentants des sélections britanniques et danoises, l'ancien champion d'Europe sur piste récolte les fruits de sa patience en remportant Paris-Arras Tour. Imposant sa pointe de vitesse à Arras au terme de l'ultime étape, il devance au sprint l'ancien champion de Belgique amateur Jorie Stallaert (Team Cibel) et son compatriote Emiel Vermeulen (Roubaix Lille Métropole). De plus, il fait coup double par le jeu des bonifications et remporte le classement général. Un mois plus tard, toujours au sprint, il remporte l'ultime étape de la Ronde de l'Oise. En septembre, il se frotte aux coureurs du World Tour et à Nacer Bouhanni lors d'un sprint massif à Fourmies (7è) puis à Isbergues (12è) et renoue avec le succès au Grand Prix de Nogent-sur-Oise où il fait la course en tête, se glissant dans l'échappée de 24 coureurs après 100 kilomètres de course. Coureur protégé en cas d'arrivée au sprint, il retrouve à ses côtés ses coéquipiers Julian Alaphillipe et Kevin Lebreton mais aussi cinq Fortunéo-Oscaro qui espéraient lui barrer la route du succès. Dans le final, le Belge Dimitri Peyskens (Veranclassic) portait son effort dans la dernière côte du circuit. L'ancien barentinois réagissait aussitôt tout comme Alaphilippe pour laisser son adversaire flamand à deux bonnes longueurs."J'ai attendu qu'il lance le sprint, ce qu'il a fait aux 300 mètres. Mais il était cuit... Avec Alaphillippe, on a très bien manoeuvré". Mais il dû attendre sa dernière course de l'année pour signer son meilleur résultat dans une épreuve classe 1, avec une cinquième place lors de la Famenne Ardenne Classic en Belgique. "Dans notre équipe, il n'y avait pas de leader désigné. On avait tous carte blanche. J'ai décidé alors de prendre une échappée qui fut reprise mais je me suis rendu compte que j'étais en bonne condition. Dans le dernier tour, j'ai tout juste eu le temps de récupérer et de me replacer au sein d'un groupe de 25 coureurs. Mais j'étais épuisé. En courant davantage à l'économie et avec un peu plus de jus, je n'aurais pas été loin du tout".

Laissé sur la touche par l'Armée de Terre qui arrête son activité, il fera son retour chez les amateurs au VC Toucy en DN2, un niveau où évolue également l'USSA Pavilly/Barentin. "J'ai eu pas mal de propositions d'autres équipes mais j'avais besoin de retrouver les sources de mon cyclisme. Je vais retrouver Grégoire Terrier, mon entraîneur depuis deux ans et demi. On s'entend vraiment bien et les résultats de notre travail m'ont valu de belles satisfactions. Mon objectif est de retrouver ma place chez les pros en 2019".

                                                                        Texte et photo Patrice Meunier