Anthony Delaplace (Arkéa-Samsic) vient de boucler sa dixième saison chez les professionnels et rentre probablement, à 30 ans, dans le dernier tiers de sa carrière. Sans se lasser et en espérant perdurer le plus longtemps possible. Reconnu pour ses qualités d'équipier, le coureur manchois se satisfait de son année 2019 après une saison en demi-teinte. "Cela a été une saison régulière et pleine. Sans coup d'éclat mais en répondant présent sur les courses qui me correspondaient. J'ai fait ma part de travail et mon travail d'équipier sur les courses World Tour comme le Tour de Catalogne et le Dauphiné-Libéré". Bien sûr, il y a toujours l'envie de décrocher une victoire. La dernière remonte au Tour de Normandie 2017. "Je ne suis pas un pur sprinter ni un pur grimpeur. Alors, c'est parfois compliqué... Désormais, il y a 95% de chance qu'une course se conclue au sprint. Alors, j'essaye de tenter une échappée au long cours..."Ce fut le cas au Tro Bro Léon (9è) où, aux côtés de Boudat et Gaudin (Total Direct Energie), Backaert (Wanty Groupe-Gobert) et Gougeard (AG2R La Mondiale), il sortait en tête des ribins. " On a été repris aux deux kilomètres. Dommage qu'il n'y ait pas eu une grosse entente. On pouvait aller au bout..." Sa septième place aux 4 Jours de Dunkerque reste pour lui un meilleur souvenir. Au championnat de France, il fait la course en tête mais une crevaison à 15 kilomètres du but l'éloigne des premiers rôles alors qu'une huitième ou neuvième place était envisageable trois jours après une bonne onzième place lors du contre-la-montre. "Bien sûr, la victoire de Barguil a été une grosse satisfaction" se souvient-il. Au Tour du Limousin, il fut souvent à l'attaque. Lors de la dernière étape, il fut repris aux 300 mètres juste au moment où le sprint était lancé. Là aussi, il fut mal récompensé de ses efforts.
Souffrant d'une fracture de la clavicule et insuffisamment remis en 2017, non sélectionné en 2018, l'ancien champion de France juniors a retrouvé l'été dernier sa place sur le Tour de France. "Ca m'avait manqué. J'étais hyper motivé. C'était vraiment agréable et motivant de travailler pour Warren Barguil". Depuis la mi-novembre, il ne compte plus les sorties de cinq heures." Je roule environ 20 heures par semaine. Seul ou avec Pierrick Leclerc dès que possible mais aussi avec plusieurs coureurs du Team Bricquebec Cotentin pendant les vacances scolaires de Noel". Un peu de cyclo-cross aussi (cinq au total) tout en intensifiant le travail de sprint et de seuil d'anaérobie. Mais pour lui, le gros changement est l'arrivée de Kevin Rinaldi, son nouvel entraîneur. "C'est un gros changement pour moi. C'est un nouveau défi. J'espère que cela va porter ses fruits". Sa traditionnelle reprise aura lieu au Grand Prix de la Marseillaise puis ce sera le Tour de Provence où il retrouvera Warren Barguil mais aussi le Colombien Nairo Quintana, la recrue phare d'Arkéa-Samsic. "Mon travail d'équipier sera encore plus important. Ca ne peut être que du positif pour moi".
Texte et photo Patrice Meunier
