16 novembre 2021
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Bilan 2021 des Pros Normands – Un premier succès chez les pros pour Matis Louvel au Tour Castille et Léon –

On le savait pleinement investi dans sa tâche d'équipier au sein d'Arkéa-Samsic. Mais l'ancien rouennais a la volonté de sortir de l'anonymat et de démontrer son potentiel. Aussi, l'année 2021, sa deuxième à l'échelon supérieur, restera pour lui un exercice réussi en remportant sa première victoire chez les professionnels lors du Tour Castille et Léon. "C'était ma première vraie saison après l'année Covid-19. Elle a été assez longue et complète avec 70 jours de course. Cette victoire est très importante pour moi". Son programme l'a emmené aussi bien sur les courses belges que sur les courses par étapes où se donnent rendez-vous les cadors du cyclisme pro. A l'image du Tour de Catalogne, sa première course par étapes en World Tour. Fin mars, la course espagnole a été un moment important pour lui. D'autant plus que pour la première fois de la saison, il assumait son rôle d'équipier auprès de Nairo Quintana. "Au côté d'un leader, c'est plus de pression. Mais cette course m'a fait vraiment progresser et m'a fait prendre conscience de ce qu'était le haut niveau. Et qu'il y avait encore beaucoup de travail à faire. Au terme de cette course, j'ai senti qu'elle m'avait fait progresser ".

L'ancien rouennais a ouvert son palmarès pro en remportant en solitaire le Tour Castille et Léon. Il a d'abord fait partie de l'échappée matinale. Puis il s'est intégré dans le trio majeur aux côtés de Zukowsky (Rally-Cycling) et Oliveira (Movistar). Les deux autres membres de ce trio chutaient, laissant la voie libre au Normand à 20 kilomètres du but. Résistant parfaitement aux favoris présents dans le peloton, il franchissait la ligne avec 44 secondes d'avance sur l'Italien Oldani (Lotto-Soudal) et sur le Colombien Moreira (Efapel) au terme des 181 kilomètres de course.

Après son succès espagnol, il se concentra sur le championnat du monde Espoirs pour lequel il pouvait croire en ses chances. Avec le désir de le préparer spécifiquement. Et pas forcément dépaysé puisqu'il réside depuis un an à Liège en Belgique. "C'est mieux pour travailler. On a à proximité des montées de dix à quinze minutes dans les Ardennes belges. Cela ressemble à de petits cols". Matis Louvel s'est vite réjoui de la possibilité de participer au mondial alors qu'il est, à 22 ans, dans la dernière année de la catégorie Espoirs. "Quand j'ai vu le profil de ce mondial, l'hiver dernier, j'ai immédiatement envoyé un message au sélectionneur national pour lui dire que j'étais partant. L'équipe a été d'accord pour me suivre et elle a accepté d'organiser ma fin de saison autour de cet évènement. On a adapté mon programme pour arriver en forme au mondial". Après une belle huitième place lors de la Classic Grand Besançon, au profil escarpé, il s'est alors efforcé de disputer les arrivées au sprint. Ce fut le cas au Grand Prix de Fourmies (9è) mais aussi à la Primus Classic (11è), une épreuve belge qui lui a permis de repérer quelques difficultés du mondial. Actif au sein d'une contre-attaque, il se confrontait à quelques très bons sprinters toujours à leur avantage sur les courses flamandes comme Zdenek Stybar (7è), Mathieu Van Der Poel (8è) ou Giacomo Nizzolo (9è). "J'ai un peu joué avec eux, c'était impressionnant. D'ailleurs, j'ai fait mon sprint dans la roue de Van Der Poel" se souvient-il. Mais le mondial disputé à Louvain ne lui a guère souri. "Comme les autres coureurs de l'équipe de France, je n'étais pas assez fort pour faire la différence. J'aurais préféré une course plus débridée. Ça a été la déception de la saison. Dommage, j'ai atteint mon pic de forme une semaine trop tôt". Une saison qu'il a bouclé aux Boucles de l'Aulne à Chateaulin, une semaine après s'être fait remarquer dans le final de Paris-Tours où il ne lui a pas manqué grand- chose pour intégrer la bonne échappée.

Texte et photo Patrice Meunier