A peine cent mètre après le départ, les hostilités étaient déclenchées avec Grégoire Salmon en tête.
Les Rouennais ont fait de Chambois leur terrain de jeu. Cette année encore les hommes de Jean-Philippe Yon ont fait ce qu'il fallait pour remporter la doyenne du cyclisme ornais avec Alexis Guérin en tête d'affiche.
Le VC Rouen 76 sur les dents
A l'heure des pronostics ceux allaient bon train en faveur des Rouennais. Mais lequel des douze s'imposerait après les cent dix bornes. Et dès le baisser du drapeau, point de round d'observation. Six hommes, Risto Raïd, Adrien Carpentier, Julien Roussel, Ronan Bizet, Simon Vaubrun et Arthur Tropardy se faisaient la belle, prenant 20'' d'avance sur un premier groupe de chasse d'une dizaine d'unités, et 45'' sur le peloton déjà en file indienne après une vingtaine kilomètres. Sous l'impulsion des '' Bleu et Blancs '' de Rouen, l'écart grandissait sensiblement mais sûrement pour atteindre 38'' au 40è kilomètre. Emmené par Maxence Moncassin, le peloton accusait déjà une minute sur l'échappée des six de devant au même pointage. « Lors de la reconnaissance on savait que la course se décanterait sur la première partie de course. Et que la gagne se ferait dans le haut de la bosse », révélait Alexis Guérin affûté et près à saisir sa chance. « Ce matin Jean-Philippe Yon m'a dit qu'il fallait gagner cette course. Si je voulait retrouver les pros. C'était important pour la suite de ma carrière », confessait l'ex stagiaire de la FDJ, et professionnel chez Quick-Step aux côtés des Tom Boonen et autres Mark Cavendish.
Arthur Tropardy trop esseulé
Dans la dernière boucle du petit circuit de treize kilomètres, sept hommes du groupe de chasse parvenaient à faire la jonction avec la tête de course. Mais pas pour longtemps, puisque Arthur Tropardy prenait les affaires en main. Un pari risqué avec la meute de du VC Rouen 76 en contrôle. Le match entre ex-Haut Normand pouvait commencer. « Tous les gars de l'équipe ont joué leur rôles », se félicitait Alexis Guérin. Une stratégie parfaitement orchestrée et payante. « On a su la jouer malin »., avouait-il tout sourire.
Effectivement, Celui-ci rejoignait l'homme de tête dans la première ascension de la Côte des Monts. Le duo passait la bosse avec moins d'une minute d'avance sur leurs poursuivants. Le scénario se poursuivait sur le retour vers Chambois. Dans la deuxième montée du juge de paix, cette fois Alexis Guérin passait en tête devant Arthur Tropardy, mais avec seulement 20'' d'avance sur Risto Raïd sorti à leur poursuite. Ce dernier reprenait sur le duo de tête sur le chemin du retour.
En deux temps, trois mouvements
Après une dernier passage sur la ligne, et dans la dernière montée Risto Raïd accélérait pour prendre une centaine de mètres d'avance. A son tour Alexis Guérin décrochait Arthur Tropady pour s'en aller remporter le grand prix du meilleur grimpeur. Puis rattraper son pote du côté de Villebadin. Ensemble ils filaient sans faiblir pour rallier la ligne d'arrivée.
Et c'est main dans la main que les Rouennais coupaient la ligne. Avec quelques centimètres d'avance, pour Alexis Guérin qui remporte le 91e Grand Prix du Muguet de Chambois. Tout juste un an après son compère de club Wielfried Canalés qui se classe treizième cette année.
« Oui c'est une belle journée. On prend les quatre premières places. Mais on s'est fait mal, y compris jusque dans les derniers hectomètres », confiait avec satisfaction Alexis Guérin qui espère retrouver le peloton professionnel à l'issue de la saison.
Et l'an prochain on remet çà messieurs les Rouennais ?
Texte et photos : S. RUER
Alexis Guérin s'impose devant Risto Raïd pour quelques centimètres, sous les yeux de Jean-Pierre Henry président du comité de l'Orne de Cyclisme.
La première échappée de six hommes comptait déjà 20'' d'avance au 20e kilomètre.
