Le Lonléen François Bidard (AG2R-La Mondiale) vient de boucler son 4e Giro d’Italie à l’issue de son 51e jour de course en 2020. C’est son 6e grand Tour en 5 saisons pro.
Les années se suivent et ne se ressemblent pas pour François Bidard, surtout en cette année 2020 perturbée par la crise sanitaire de la Covid-19.
Tandis que la saison cycliste professionnelle est repartie, samedi 1er août, François Bidard n’a repris que le 18 du mois avec le Tour du Limousin jusqu’au 21. La raison de ce retard pour le Lonléen, une blessure au genou contractée en stage en juillet en vue de la préparation au Tour de France où il était dans la présélection de douze coureurs.
« Il n’y avait que huit places et cette blessure me coûte la sélection à mon premier Tour de France » lance François Bidard dont les plans de préparation ont été sérieusement perturbés à cause de cela.
Malgré cette saison particulière, il totalise 28 500 km de vélo pour seulement 51 jours de course (dont 38 du 18 août au 25 octobre) alors que dans une saison normale, cela va aux alentours de 75 (80 en 2019).
Pas son meilleur Giro
« C’est beaucoup de kilomètres d’entraînement depuis le 1er novembre 2019 pour peu de jours de course » souffle le coureur ornais d’AG2R-La Mondiale passé professionnel au sein de cette équipe en 2016.
Une année particulière où les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances du coureur. Il vient de terminer son 4e Giro d’Italie, dimanche 25 octobre, en se classant 39e au classement général alors que l’an dernier il avait été 30e après une place de 6e dans une étape.
Cette année, il revient d’Italie avec deux places de 15e soit bien en dessous de ses espérances.
« Ce n’est pas mon meilleur Giro ni ma meilleure saison. J’ai surtout rempli mon rôle d’équipier sans vraiment trouver l’ouverture pour aller chercher la victoire où un meilleur résultat. »
Au départ de ce Giro, l’objectif était de décrocher un top 20 au classement général. De ce côté, c’est plutôt réussi puisque deux coureurs d’AG2R-La Mondiale sont dans cette tranche : Aurélien Paret-Peintre, 16e et Larry Warbasse, 17e (François Bidard étant le 3e coureur de son équipe dans le classement général final).
« Il nous manque que la victoire d’étape pour l’équipe. C’est vrai que nous avons été malchanceux en début de course avec les abandons sur chute de Tony Galopin et de Ben Gastauer. Tony nous a beaucoup manqué pour la suite » ajoute François Bidard.
Malgré ces déconvenues sur ce Giro 2020, le Lonléen, apprécie cette course.
« Le Giro d’Italie est une course que j’affectionne, tant pour son esprit vélo avec les longues distances des étapes, que l’ambiance italienne. »
Avec François, nous avons évoqué cette grève de la 19e étape où les coureurs ne voulaient pas prendre le départ dans les conditions annoncées la veille.
Une belle aventure de finir un grand tour
« L’organisateur du Giro aime les records. La veille de cette longue étape, nous avions battu le record du dénivelé positif (5 650 m) dans une course cycliste en grimpant le Stelvio, toit de la course à 2 758 mètres d’altitude. Le soir en arrivant à l’hôtel, on nous annonce un changement de parcours de la 19e étape à cause de l’éboulement d’un pont, avec une distance qui est passée de 251 à 263 km. Ajoutez à cela, les longs transferts entre les arrivées et les départs. Nous arrivions dans les hôtels à 20 h 30 pour se réveiller à 6 h 30 le lendemain ainsi que les tests PCR contre la Covid-19. Nous en avons eu six au total de ce Giro. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Nous avons voulu montrer que nous sommes des humains et qu’il y a des limites à ne pas dépasser. C’est déjà un exploit d’avoir pu courir le Giro 2020 en octobre et que la course ait pu aller à son terme à Milan. À cause du mauvais temps, à une journée près, nous n’aurions pas pu grimper le Stelvio… »
Ceci dit, François Bidard qui a disputé quatre Giro d’Italie et deux Vuelta d’Espagne depuis 2016 sans aucun abandon est très satisfait.
« C’est toujours une belle aventure de finir un grand tour. »
Rentré chez lui, à Lonlay-l’Abbaye, lundi 26 octobre, il va se reposer avec une période de trois semaines sans vélo. Il va reprendre à la mi-novembre en faisant un peu de VTT et de route ainsi que du renforcement musculaire en course à pied.
Programme européen en 2021
Il retrouvera son équipe en Espagne lors du stage programmé du 3 au 18 décembre (pas de stage en novembre, contrairement aux autres années). Un stage plus long cette année où il va faire plus ample connaissance avec ses nouveaux équipiers. Notamment le Belge Greg Van Avermaet, champion olympique sur route, le Luxembourgeois Bob Jungels, ainsi que Lilian Calméjane.
Pour la reprise des compétitions, le calendrier n’est pas arrêté mais il n’y aura pas de déplacement en Australie en janvier 2021. François Bidard devrait reprendre avec le Grand prix La Marseillaise fin janvier.
« Le programme de l’équipe devrait être plus européen en 2021 » conclut François qui, comme tout le monde est dans l’expectative de l’évolution de la crise sanitaire de la Covid-19.
Texte et photo Guy Vallée
François Bidard a parcouru 28 500 km à vélo pour seulement 51 jours de course en cette année 2020 si particulière.
