Les Boucles de l'Austreberthe organisée par l'USSA Pavilly Barentin est l'une des courses normandes qui possède le plus de caractère. Son histoire, son parcours où sont répertoriés pas moins de dix meilleurs grimpeurs, son palmarès ont donné à l'épreuve cauchoise une dimension de grande classique ne s'offrant qu'à des coureurs de renom. Retrouvant de bonnes jambes, Risto Raid (VC Rouen 76) a fait son retour parmi les meilleurs en remportant cette 24è édition suivi par un nombreux public.
Cette victoire, Risto Raid l'attendait. Certes, il y a deux mois, l'Estonien du VC Rouen avait décroché un premier bouquet lors d'une étape du Tour de la Mirabelle. Pas suffisant pour combler son attente. Mais son succès acquis face à une opposition de premier ordre lors des Boucles de l'Austreberthe a une tout autre saveur. Comblant un grand vide pour une formation rouennaise en manque de résultats, celui qui vient de fêter son 28e anniversaire a donc marqué de sa classe la classique cauchoise mais reste indissociable de ses coéquipiers rouennais en force en tête de course. Désireux d'effacer deux déceptions consécutives avec les deuxième places de Melvin Rullière (2016) alors qu'ils dominaient collectivement la course et Risto Raid (2017), les Rouennais, à l'affut d'une opportunité, n'ont d'ailleurs pas manqué une seule échappée. Premier de cordée d'un VC Rouen 76 remportant logiquement le classement par équipes, Il en a profité pour mettre fin à une période difficile. "Cette saison, ça été bizarre. Au VC Rouen, plusieurs coureurs ont été blessés et on a eu un calendrier chargé. Le week-end dernier, à la Sport Breizh, j'avais du mal à respirer. J'étais à bloc. Mais je me suis reposé en début de semaine avant d'enchaîner avec des petites séances d'entraînement. Aujourd'hui, tout nous a souri. Mais cette victoire,il a fallu se battre pour la décrocher. Surtout face à Nonnez (CC Nogent) qui n'a rien lâché. Mais j'avais deux de mes coéquipiers derrière moi. Cela enlève de la pression. C'est une situation que j'apprécie et c'est un plus" souligne celui qui est papa d'un petit Brent depuis le 30 mai après s'être ressourcé dans son pays natal. Après le Tour de Seine-Maritime (2016) et Paris-Evreux (2017) et désormais la classique cauchoise, le coureur balte est en train de se construire un beau petit palmarès en Normandie, sa terre d'adoption.
LES ROUENNAIS EN FORCE
Sous un soleil radieux, le départ a été donné par Alexis Gougeard. Venu revoir ses anciens dirigeants, le professionnel d'AG2R La Mondiale libérait les 97 coureurs candidats à la succession de Florian Maitre.Avant ce final très disputé, rien de bien significatif avant le km 45. Moment choisi par 13 hommes pour tenter leur chance. Les Normands y étaient bien représenté avec l'ancien barentinois Levasseur (VC Toucy), Tielemans (USSA Pavilly/Barentin) , Louvel et... Raid (VC Rouen). Les fuyards vont compter jusqu'à 1'20" d'avance mais le peloton ne va jamais baisser la garde si bien qu'un regroupement général s'opère à 45 kilomètres du but. Sans attendre, les hommes forts vont entrer en action. Peut apès la dernière asencion de la côte de Limésy, Alexandre Billon (Team Peltrax), récent vainqueur du Tour du Pays du Roumois et Risto Raid tentant de surprendre leurs adversaires. En vain. La troisième montée de la côte de l'Enfer est marqué par l'offensive de Billon (Team Peltrax), encore lui, du Belge Nachtergaele (Topsantik), quatrième de cette épreuve en 2016, Raid et Louvel (VC Rouen). Il reste 40 kilomètres mais Guyot et Krainer (VC Rouen), Nonnez (CC Nogent) et Avoine (ESEG Douai) jugent la situation suffisament sérieuse pour réagir. Avec quatre des leurs en tête, et non des moindres mais plus que trois lorsque Louvel crève, le VC Rouen peut alors jouer sur plusieurs tableaux. Cependant, le peloton reste à leurs trousses. Mais Raid, en pleine confiance, décide de passer la vitesse supérieure à 15 kilomètres de l'arrivée alors que seul Nonnez (CC Nogent) peut l'accompagner. Avec un avantage jamais supérieur à 25 secondes ,ce fut entre ce duo et le peloton un véritable bras de fer. "Je me suis mis à bloc sans me poser de questions" dira Raid à l'arrivée. Sous la flamme rouge, Théo Nonnez tente sa chance. En vain. "Aux 3 km, j'ai arrêter de rouler. J'ai laissé faire et je voulais attendre le sprint. Mais Guyot, un autre rouennais, était sur le point de rentrer. Alors j'ai attaqué pour éviter la jonction." Celle-ci n'eut pas lieu mais le sprint ne fut qu'une formalité pour Raid. Un an après avoir échoué de peu en ces mêmes lieux face à Florian Maitre dans cet exercice, Raid tenait sa revanche.
Texte et photos Patrice Meunier
Podium final : Valentin Gouel (Topsantiek-Glascentra) meilleur grimpeur et lauréat du km 76, Yann Guyot (3è), Pascal Carlot, Directeur sportif du VC Rouen 76 qui remporte le classement par équipes et le vainqueur Risto Raid.
Légendes diaporama
- 13 coureurs sont partis après 45 km de course
- Pour les hommes de tête, l'allure ne faiblit pas
- Les échappées emmenés par Pierre Tielemans (USSA Pavilly Barentin) dans la côte de l'enfer
- La tête de course avec Valentin Gouel (Topsantiek) et Théo Nonnez (CC Nogent)
Alexandre Billon (Team Peltrax) et Risto Raid (VC Rouen 76) tentent le break à 30 km du but
Matis Louvel (VC Rouen 76) ,Alexandre Billon (Team Peltrax), Risto Raid (VC Rouen 76) et Clément Penven (CC Nogent) tentent de faire la différence
Risto Raid (VC Rouen 76) plus rapide que Théo Nonnez (CC Nogent)
Yann Guyot (VC Rouen 76), troisième, félicité par François Tierce , maire de Pavilly.
