Il n’est pas celui qui cristallise les attentions. Celui dont on retient le dossard pour en faire un favori. Après plus de deux années sans la moindre victoire, Paul Lapeira (Décathlon-AGR) a fait mieux qu’il ne l’imaginait en 24 heures, remportant coup sur coup la Classic Loire-Atlantique puis Cholet Agglo Tour. Le coureur qui a fait ses classes au VC Saint-Hilaire-du-Harcouët confirmait ainsi sa bonne forme de début de saison après le Trophée Laigueglia (9e) et la Faun Drôme Classic (7e).
Sur le circuit tracé autour de La Haie-Fouassière, il profitait de la loi du nombre, faussant compagnie à Anthony Perez (Cofidis), Clément Venturini (Arkéa BB Hôtels) et Louis Askey (Groupama-FDJ) après un solo de vingt kilomètres. « Je me suis laissé reculer dans le mont de Saint-Fiacre pour attaquer dans la cuvette et profiter de l’élan. Le groupe est revenu vraiment proche à dix kilomètres de l’arrivée mais j’y ai cru. J’ai mis tout ce que j’avais » analysait celui qui, pour le moment, n’a pas de grand Tour à son programme cette saison. Il ouvrait de fort belle façon son palmarès chez les pros. Même chez les amateurs, il ne se souvient pas avoir fait un tel numéro. « Cela avait été le cas lors du critérium d’Avranches. Mais sur une course de haut niveau, jamais ».
Lors de Cholet-Agglo Tour, la victoire, là aussi, ne lui semblait pas promise. « Franchement, je ne pensais pas trop à la victoire. Sam Bennet était notre carte maîtresse pour une arrivée au sprint. Je n’ai pas pris le départ dans l’optique de gagner, j’étais concentré dans le fait de l’aider. Mais pendant la course, il a fait savoir qu’il n’était pas au mieux. En arrivant sur le circuit, il nous a dit qu’il n’avait pas les jambes et de faire notre course. Avec mes coéquipiers Valentin Retailleau et Jordan Labrosse, on a super bien couru ». Présent dans un groupe de sept, lancé dans l’avant dernier tour, il a su faire tourner la situation à son profit. Opportuniste, le natif de Fougères a suivi Clément Braz Afonso (CIC Nantes-Atlantique) avant de le contrer aux 1400 mètres. Une attaque dans le feu de l’action qui a porté ses fruits. « Quand j’ai vu qu’on avait fait un écart avec Braz Afonso, je me suis dit que c’était ma chance. Il m’a lancé involontairement mais j’ai vu la chose se faire. C’était le scénario rêvé. J’ai assez vite vu que j’avais une sacrée avance. Il n’y a pas eu à réfléchir ». Suffisant pour piéger les sprinters, Alexis Renard (Cofidis) réglant le groupe des battus devant le Belge Tom Van Aesbrouck (Israël Premier Tech). Par la même occasion, il confortait sa place de leader de la Coupe de France qu’il défendra dimanche prochain à la Roue Tourangelle avant de mettre le cap sur l’Espagne pour disputer le Tour du Pays Basque.
Texte Patrice Meunier
Photo Freddy Guérin / Direct Vélo
