16 avril 2019
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Benoit Cosnefroy (AG2R La Mondiale) remporte Paris-Camembert

Gagner à domicile devant ses proches et ses supporters, c'est toujours un moment et une émotion particulière. Benoît Cosnefroy (AG2R La Mondiale)  l'a fait en remportant légèrement détaché la 80è édition de Paris-Camembert. Se jouant des bosses à répétition qui émaillèrent les 60 derniers kilomètres, le jeune manchois s'est imposé en costaud à Livarot. Sans risque de se tromper, le succès d'un "Régional" a comblé les espérances de chacun. En pleine période de classiques, Paris-Camembert a tenu sa place. Aussi bien sur le plan sportif que populaire. Malgré la grisaille, les chasseurs d'autographes et amateurs de selfies étaient encore nombreux à l'heure de la présentation des équipes à Pont-Audemer et la foule toujours dense sur les côtes du Pays d'Auge (avec comme nouveautés la butte des Fondits à deux reprises dont le deuxième passage constituait l'ultime difficulté), admirant sans retenue les ténors de cette manche de Coupe de France. 48 heures après Paris-Roubaix, 16 équipes étaient au rendez-vous fixé par Guy Brien (AG2R La Mondiale et Groupama-FDJ étant les seules formations World Tour) avec comme têtes d'affiche Romain Bardet (Total-Direct Energie) et Lilian Calmejane (Total-Direct Energie), vainqueur l'an dernier sans oublier les Normands Guillaume Martin (Wanty Groupe-Gobert), récent huitième du Tour de Catalogne et Anthony Delaplace (Arkéa-Sansic), ancien lauréat de la Polynormande.

CAM ET ERMENAULT LANCENT LA COURSE

La première partie de la classique normande a été animée par les deux coureurs de Vital-Concept Maxime Cam et Corentin Ermenault, parti dès le km 10, lesquels reléguaient le peloton à 5'50" au premier passage à Livarot. Progressivement, le peloton allait refaire son retard. Prenant l'initiative, Benoit Cosnefroy faisait la jonction à 60 kilomètres de l'arrivée. Ce dernier ne lésina pas sur la qualité de ses relais mais la poursuite s'organisa rapidement. Le jeune Manchois enregistra le renfort notable de son coéquipier nordiste Quentin Jaurégui, lui aussi en grande forme, mais aussi de Hardy et Gesbert (Arkéa-Sansic), El Fares (Delko-Marseille), Cousin (Total- Direct Energie), du Luxembourgeois Geniets (Groupama-FDJ) et du Belge Paasschar (Wallonie-Bruxelles). Le champion du monde espoir 2017 apparu alors comme la figure de proue de ce groupe de costauds qui se forma à 30 kilomètres du but. Restant aux avant-postes et affichant sa grande forme, Cosnefroy trouva le feeling pour anticiper le sprint et s'imposer. "J'ai réussi à sortir à 1,5 km de l'arrivée avec Geniets (FDJ) qui a vraiment attaqué fort. Je l'ai contré juste après la flamme rouge et après j'ai fait un grand sprint. J'ai été jusqu'à la ligne comme ça. J'ai pu savourer un peu, c'était vraiment parfait" se réjouissait Cosnefroy, totalement remis de sa chute qui l'avait contraint à l'abandon lors de la Route Adélie. Bien sûr, le coureur de Rauville-la-Bigot, devant un public acquis à sa cause, ne cachait pas sa joie de gagner à domicile d'autant qu'il était un peu en manque de résultats tout en travaillant pour le collectif. "C'est génial. C'est vraiment dingue de faire ça à la maison. Sur la ligne d'arrivée, je connaissais beaucoup de monde. Sur tout le parcours, j'ai été encouragé. C'était vraiment top. C'est une course comme je les aime. Je suis parti de loin, c'était débridé et sans qu'il y ait vraiment de stratégie".

Texte et photos Patrice Meunier

ECHOS :

Romain Hardy quatrième et meilleur normand : Pas moins de neuf professionnels normands étaient au départ. Comme en 2013, l'Ornais Romain Hardy (Arkéa-Sansic) termine meilleur régional en prenant la quatrième place. "Je me sentais assez fort pour gagner. Mais on est tombé sur un Cosnefroy qui marche très fort. Les deux AG2R La Mondiale (Cosnefroy et Jaurégui) ont très bien couru et même à deux contre eux (avec son copain Elie Gesbert), ce n'était pas suffisant. Je sais que je marche à la confiance et ces derniers temps, je ne l'avais pas forcément. J'avais un peu perdu mes repères donc je suis content que la forme revienne".

Bardet en préparation pour les classiques ardennaises : Resté longtemps incertain après sa lourde chute lors de la dernière étape du Tour de Catalogne, projeté sur l'asphalte à 70 km/h, Romain Bardet (AG2R La Mondiale), deuxième du Tour de France 2016, est venu en Normandie pour retrouver du rythme. En préparation pour les classiques ardennaises après une période d'inactivité, le coureur auvergnat et coéquipier de Benoit Cosnefroy a pris la 42è place.

Treize ans après Anthony Geslin

Après Raymond Martin (Gitane-Campagnolo en 1975 puis Miko-Mercier en 1979), Thierry Marie (Castorama en 1990) et Anthony Geslin (FDJ en 2006), Benoit Cosnefroy (AG2R La Mondiale) est le quatrième vainqueur normand de l'après deuxième guerre mondiale.

Au premier passage à Livarot, le peloton est emmené par les coureurs
de Total-Direct Energie Bryan Naulleau et Alexandre Pichot.

Le groupe de tête où figurent les Normands Benoit Cosnefroy
et Paul Ourselin.

Pierre-Luc Périchon (Cofidis) préserve une longueur d'avance
pour décrocher la deuxième place.

Benoit Cosnefroy (AG2R La Mondiale) rejoint le podium et savoure sa victoire

Benoit Cosnefroy heureux de s'imposer en Normandie

Benoit Cosnefroy félicité par l'organisateur Guy Brien.