Championnats de France sur route en ligne masters à Baux Sainte croix – Une réussite et un podium d’honneur pour Michel François, Jean Luc Delugan (Président du Comité de l’Eure) et Jean Michel Richefort

Une réussite attendue

Le comité de l'Eure avec à sa tête son président Jean-Luc Delugan et la FFC organisaient du 21 au 23 juillet les championnats de France masters aux Baux Sainte-Croix avec les communes du Plessis-Grohon, Sylvain-les-Moulins et Les Ventes. Depuis plusieurs mois, Jean-Luc Delugan avec l'appui de Michel François et de nombreux clubs de l'Eure avaient anticipés sa réussite. Près de 150 bénévoles et les bonnes volontés des uns et des autres ont portés leurs fruits. Ce sont en effet plus de 1100 coureurs (326 pour la Normandie, 220 pour l'Ile-de-France et 103 pour l'Auvergne), toutes catégories confondues, qui participaient à l'une, à deux ou à trois épreuves distinctes : contre-la-montre individuel, contre-la-montre par équipes et épreuve en ligne. Uue compétition qui offrait " un esprit retrouvaille", permettant de revoir ceux qui ont écrit par le passé, récent ou plus lointain, les riches heures des compétitions cyclistes, parfois au plus haut niveau. "Une compétition d'une telle envergure ne se refuse pas ! Ce fut un honneur de relever ce challenge d'autant qu'il rassemble les hommes et les femmes et que nous nous sommes appuyés sur les ambassadrices de la FFC (notamment Marion Canno) pour offrir ce petit supplément de plaisir entre deux courses : une randonnée 100% féminine" détaille Jean-Luc Delugan, cheville ouvrière de l'épreuve. Une véritable fête du vélo avec les commentaires avisés de Daniel Mangeas au côté de Patrick Haloupeau.

Dès 7 h 30, obligeant bon nombre de coureurs à un réveil bien matinal, les masters M7, M8 et M9 lançaient un programme de course copieux. Pascal Montier (VC Rouen 76) semblait de taille à réaliser le doublé. Deux jours après avoir décroché son septième titre lors du contre-la-montre 60- 64 ans, l'ancien double champion de Normandie des premières catégories espérait bien pouvoir se parer à nouveau de tricolore.

"Au départ, ça ne roulait pas assez vite. Le peloton était compact. Je voulais remonter mais ça s'est étiré. J'ai insisté et j'ai tout de même réussi à remonter. Puis j'ai embrayé. Ca roulait mieux". Tenace, l'un des hommes les plus surveillés du peloton se dégage d'un quintette où figure notamment Yvan Frebert. Derrière, l'ancien professionnel de chez Fagor Thierry Peloso (Lac Alliance Cycliste) fait le forcing mais cale. A la mi-course, c'est un débours de 45 secondes que Montier doit combler. Pas le plus facile sur un circuit balayé par le vent. Le Rouennais écrase alors les pédales dans un style si caractéristique et donne tout. Il revient à 30 secondes. Mais finalement, en dépit de son évidente bonne volonté, l'écart s'agrandit, étant repoussé à une minute des quatre de tête parmi lesquels les trois coureurs... ayant pris les 2e,3e et 4e places derrière lui au contre-la-montre. Après deux heures de course, une frustrante cinquième place et des efforts finalement mal récompensés après être resté 60 kilomètres entre les quatre de tête et le peloton. "L'objectif, c'était de tenir. Au bout du compte, ça laisse quelques regrets car je pouvais avoir ma place en tête". Son prochain objectif sera le championnat du monde du chrono le 7 août en Ecosse.

Un rendez-vous dont ne sera pas Yvan Frebert (VC Evreux). "C'est ma dernière course. Maintenant, je suis en vacances" confiait-il à l'arrivée. A bientôt 63 ans, le régional de l'étape (à 12 km de son domicile), a engrangé suffisamment d'expérience pour ne pas se hasarder à des pronostics trop affirmatifs. Il avait déjà eu un aperçu des difficultés à affronter samedi lors du contre-la-montre par équipes. "Sur la course en ligne, je serais plus dans mon élément" disait-il au départ. "Montier m'a mis dans le rouge. Il a relancé en force dans un faux plat avec vent de face et j'étais mal placé. Je n'ai pas pu suivre..." La méconnaissance de ses adversaires fut également préjudiciable pour lui. A la notable exception de Montier, bien sûr, auquel il s'est affronté durant les années 1980 et 1990, sur bon nombre de courses. Pour l'ancien professionnel de Système U et Peugeot, 25è à l'arrivée, l'heure est maintenant à la décompression.

Chez les plus de 70 ans, l'inamovible Daniel Leveau (VC Lisieux), en lice pour la cinquième place et repris aux 300 mètres, se classe 22è. Michel François (Sud de l'Eure Cyclisme), également impliqué dans l'organisation, prend une bonne huitième place.

Chez les masters 4 (45-49 ans) Gérald Marot (EC Trelissac) est parvenu à faire la différence lors du dernier tour, piégeant notamment l'ancien champion de France amateur Loic Herbreteau (Team Coop Vélocité), deuxième et le Normand Arnaud Deceroit (Flers Cyclisme 61) qui complète le podium deux mois après avoir décroché son premier titre de champion de France master en duathlon. Grand animateur du jour au cours d'une échappée au long cours, Steve Bulot (ES Caen), quatrième échoue au pied d'un podium qu'il convoitait. A noter la sixième place de Franky Batelier (Team Jop 76).

Chez les M3 (40- 43 ans), la victoire est revenue à Vincent Bonora (UC Pélussin). La bonne échappée de sept coureurs, ensuite réduite à cinq suite aux crevaisons, s'est formé dès le deuxième tour de circuit. Certes, l'avance qui culmina à une minute se réduisit en fin de course mais les efforts des fuyards furent récompensés. Tout particulièrement pour Bonora qui, au sprint, laissa son dauphin à trois longueurs. Troisième l'an dernier sur l'épreuve en ligne, deuxième au contre-la-montre deux jours plus tôt, il accédait cette fois à la plus haute marche du podium.

M2 (35 à 39 ans) : une médaille d'argent pour Romain Chan-Tsin

Parmi les sept hommes de tête, tout comme Cyrille Patoux (ES Torigni) - mais ce dernier victime d'un sévère marquage a préféré abandonner - Romain Chan-Tsin (USSA Pavilly Barentin) était l'un des candidats crédibles au maillot tricolore. A cinq kilomètres du but, seul Cyrille Saillard (EC Aunay-Drancy) pouvait se joindre à lui. Au sprint, le Calvadosien de l'USSAPB, toujours à la recherche de sa première victoire, était assez nettement battu. "Il n'y a pas de regrets à avoir. Je suis battu par plus fort que moi" concluait celui qui réalise la meilleure performance normande sur les épreuves en ligne.. Pour le coureur francilien, c'est surtout son sens de la course qui a fait la différence. "J'ai retardé au maximum le sprint. Dans la dernière ligne droite, j'ai mis Chan-Tsin sur la gauche pour qu'il prenne le vent" dira à l'arrivée celui qui décrochait à cette occasion son premier maillot tricolore, un an après avoir pris la deuxième place dans la même catégorie.

M1 (30 à 34 ans) Emmanuel Cogné bat Johann Paillot sur le fil

Johann Paillot (Fybolia), de retour chez les amateurs après neuf années chez les professionnels était le grand favori. La bonne échappée se formait en deux vagues successives et les seize hommes de tête, filaient bon train vers l'arrivée pour maintenir une une confortable avance. Seize puis seulement trois coureurs lorsque Johann Paillot (OC Locminé), Emmanuel Cogné (VC Nayais) et Julien Buisson (Team HLM) prennent le commandement, gardant un avantage de 40 secondes à 'amorce du dernier tour de circuit. Mais à 1500 mètres du but, une grosse accélération de Paillot ne laisse que Emanuel Cognet (VC Nayais) dans sa roue. Au sprint, guère plus d'un boyau sépare Cognet de Paillot. "C'était jouable mais une vitesse a sauté à l'amorce du sprint" regrettait ce dernier. "Heureusement qu'il y avait du vent pour durcir la course. J'ai fait le choix de lancer de loin" se satisfaisait Emmanuel Cognet à l'arrivée. Le bon choix assurément pour ce coureur de 32 ans qui évolue en Open 1, habitué des cyclosportives qui lui ont valus plusieurs succès depuis le début de saison. Rémi Lejeune (UC Darnétal) se classe 13è et meilleur normand.

Texte et photos Patrice Meunier