Tour du Pays du Roumois Enzo Anti (VC Rouen 76) enfin récompensé

"Ma première victoire aux Boucles du Loir-Lucé-Bercé (Sarthe) il y a quinze jours m'a mis en confiance. L'engouement de mes proches et de l'équipe m'ont donné beaucoup de confiance". Souvent, dans le rôle de l'équipier, numéro un, Enzo Anti (VC Rouen) a su saisir sa chance en remportant samedi le Tour du Pays du Roumois, sa première Elite Nationale." Faire l'équipier, ça fait travailler soi-même, mais avec l'équipe qu'on avait aujourd'hui, ce n'est que du bonheur". Sur l'exigeant circuit du Tour du Pays du Roumois, en pleine confiance, il a été le dernier maillon d'une chaîne rouennaise dont tous les maillons font sa solidité. Il est vrai qu'avec neuf des douze coureurs de l'équipe de DN1, le VC Rouen avait toutes les cartes en main pour gagner, imposant sa présence en tête d'une course où le champion de Normandie Cédric Delaplace (Team Bricquebec) fut un opposant de premier ordre. 74 coureurs étaient candidats à la succession d'Alexandre Billon et se retrouvaient sous les ordres du starter sur le traditionnel circuit long de 9,9 kilomètres à boucler à quinze reprises avec autant de fois la côte du Franc-Boisier à gravir (la partie en ligne ayant été supprimée). Autant dire que le menu de cette quinzième édition organisée par le VC Bourgtheroulde marqué par le retour de la chaleur était copieux.
Seuls les costauds ont pu émerger. Cela s'est vérifié dès le troisième des quinze tours de circuit où Cédric Delaplace (Team Bricquebec), l'un des premiers premier attaquant du jour en compagnie de Mafféis (CC Nogent) et Levasseur (VC Rouen 76) figurait en bonne place au sein du quatuor de tête aux côtés de Quinio (CC Nogent), Kowalski et Watrelot (VC Rouen). Jugeant la menace suffisamment sérieuse, Lebreton (USSA Pavilly/Barentin), Kerboriou (CG Orléans), Anti et Levasseur (VC Rouen) faisaient la jonction deux tours plus tard. Avec quatre de leurs représentants en tête, le VC Rouen allait cadenasser la course et ces derniers ne lésinant pas sur leurs relais, l'écart grandissait sensiblement, mais sûrement pour atteindre près de deux minutes. Certes la première partie du peloton, même si la chasse ne s'organisa pas franchement, reviendra à 1' 05" aux deux tiers de la course, mais le VC Rouen 76, sans relâche, continua de contrôler les opérations. C'est aussi pourquoi une sélection plus rigoureuse s'opéra lors de la 13e montée de la côte du Franc-Boisier, moment choisi par Watrelot et Delaplace pour prendre le commandement et comme si cela ne suffisait pas, Levasseur eyt Kowalski, deux autres Rouennais, ne tardaient pas à faire la jonction, vite rejoint par ... Anti. Même si Levasseur et Kowalski lâchaient prise, Delaplace était toujours pris en tenaille par les Rouennais. Ce qui ne l'empêcha pas de jouer son va-tout à 25 kilomètres du but. "Après trois kilomètres de poursuite, j'étais persuadé de pouvoir rentrer". Ce que Enzo Anti, spécialiste du contre-la-montre comme l'atteste sa neuvième place au classement amateur du championnat de France et sa récente place de dauphin du champion de France junior Hugo Page au chrono de Montlivaut (Loir-et-Cher), concrétisa quelques kilomètres plus loin. La suite se résuma entre un bras de fer entre Delaplace... Et le Rouennais. Alors que Watrelot, en troisième position était lui aussi en position favorable, Anti su être comptable de ses efforts pour parvenir à ses fins. "A deux kilomètres de l'arrivée, j'ai arrêté de rouler. J'ai simplement suivi les consignes de mon directeur sportif, Jean-Philippe Yon". Avec un long faux plat vent de dos difficile à négocier, la partie était loin d'être gagnée face à l'expérience de Delaplace. Obligeant ce dernier à lancer le sprint de loin, il prit l'avantage à 30 mètres de la ligne et devançait le coureur Manchois d'une roue. "Cela me laisse quelques regrets d'être battu de si peu. A un contre un, c'était jouable mais face à une telle équipe, c'était quasiment mission impossible". Ce n'est pourtant pas passé bien loin pour le coureur Manchois.

Texte et photos Patrice Meunier