Serge Pacary est décédé le 26 novembre à l'âge de 76 ans. Durant la deuxième partie des années 1960, le coureur d'Hébécrevon fait briller les couleurs de Périers-Sports. Il était l'un des normands qui étaient en droit de viser une large consécration non seulement sur le plan régional mais aussi au niveau national. Ses qualités de rouleur firent de lui un bon spécialiste du contre-la-montre, se classant notamment troisième du Grand Prix de France en 1966. Quelques magnifiques victoires et un brillant comportement dans les classiques amateurs avaient valu au coureur manchois une sélection en équipe de France à la fameuse Course de la Paix en 1967 . Dès le départ, il s'était révélé l'un des meilleurs de la sélection tricolore, faisant même figure d'éventuel candidat au podium. Mais au bout de trois jours, Serge Pacary, alors en cinquième position, ne comptait plus, en tout et pour tout, qu'un seul et unique équipier. Tenace et volontaire, le Normand refusa d'abdiquer et de rejoindre ses camarades dans l'abandon. Il tiendra onze étapes pour se classer finalement septième. Un classement plus qu'honorable qu'il aurait pu améliorer avec des circonstances plus favorables. La même année, il est l'homme en vue de la première partie du Maillot des As dont il fut le leader après son succès lors de l'ouverture à Lisieux. Mais la suite ne fut pas aussi bonne pour lui. En tout premier lieu lors de la finale contre-la-montre aux Essarts où il s'écroule lors du deuxième tour du circuit et doit se contenter d'une modeste treizième place au classement final. Il est présélectionné aux Jeux Olympiques de Mexico en 1968 mais il ne sera finalement pas du voyage.
L'année suivante, une chute en Bretagne va mettre à mal ses ambitions dès l'ouverture de la saison. Un concurrent tombé devant lui et il ne pu éviter une terrible cabriole. On le relève avec une fracture de l'omoplate brisée en quatre segments. Reprenant deux mois plus tard la compétition, il ne retrouvera pas le coup de pédale qui faisait de lui l'un des meilleurs coureurs normands d'une génération qui ne manquait pas de talents. Il finira d'ailleurs par quitter les pelotons pour une longue période avant d'y revenir, en deuxième catégorie, sous les couleurs de l'AC Marigny.
Texte : Patrice Meunier
