François Bidard
Né le 19 mars 1992 à Lonlay-l’Abbaye, François Bidard a commencé le cyclisme dans l’école de cyclisme du VC Domfront, avant de rejoindre, un an plus tard, Flers-cyclisme 61.
Il est resté dans le club de Flers jusqu’en junior 1 avant de signer à l’AVC Aurillac en junior 2 où il est devenu champion régional d’Auvergne. Ce sont ses études dans le lycée agricole aurillacois qui l’ont conduit dans la région Auvergne pour intégrer la section sport-études.
Il a porté les couleurs d’Aurillac jusqu’en espoir 2. En espoir 3, il a signé au CR4C Roanne (Club routier des 4 chemins de Roanne), et à la fin de la saison, il a été recruté par le CF Chambéry, (centre de formation) la réserve de l’équipe pro AG2R-La Mondiale Citroën.
Il est resté deux ans au CF Chambéry et c’est là qu’il a mis le pied à l’étrier du monde professionnel en étant stagiaire à partir du 1er août de chaque année dans l’équipe pro.
C’est ainsi qu’il a intégré l’équipe World tour de Vincent Lavenu, le 1er janvier 2016.
Pendant huit saisons, François Bidard a évolué au plus haut niveau professionnel, le World tour.
Il a disputé sa première course, le 18 janvier, au Tour de San Luis, en Argentine, sur le continent Américain où, pour l’anecdote, il faisait chambre commune avec Jean-Christophe Péraud, l’un des leaders de l’équipe, 2e du Tour de France 2014. Neufs grands Tour
Huit ans plus tard, le 15 octobre 2023, c’est sur le continent Asiatique qu’il a disputé sa dernière course, à l’occasion de la Japan cup après 81 jours de course et 30 000 km parcourus dont 12 068 en compétition.
Entre-deux, il a quitté AG2R-La Mondiale Citroën, fin 2021 pour rejoindre Cofidis, dont le leader est son voisin du département de l’Orne, Guillaume Martin.
Au cours de ses huit années professionnelles, François Bidard a participé à neuf grands tours (6 Giro d’Italie et 3 Vuelta) dont deux la même année en 2019 et 2023.Sa meilleure saison en 2019
C’est en 2019 qu’il a obtenu ses meilleurs résultats au classement général de ces deux grands tours en étant 24e de la Vuelta et 30e du Giro.
« 2019 a été ma meilleure saison, en plus des grands tours, j’ai terminé 3e d’une étape du Tour de Suisse » lance François.
En 2018, il s’est classé 5e du classement général du Circuit de la Sarthe, à 29 secondes du vainqueur, Guillaume Martin, qui portait à l’époque les couleurs de l’équipe belge Wanty-Groupe Gobert.
Sur ses neuf grands tours, il en a terminé huit. Son seul abandon a été causé par une chute dans le final de la 5e étape du Giro d’Italie 2021 où il s’est relevé avec une fracture acromio claviculaire.
C’est à l’issue de cette saison 2021 qu’il a rejoint Cofidis pour deux années de contrat.
Une nouvelle équipe où sa saison a été perturbée par une opération au poignet en début d’année bouleversant son programme où il était prévu d’épauler son leader, Guillaume Martin, qui découvrait le Giro.Deux doublés Giro-Vuelta
C’est en 2023 qu’il a refait ses gammes sur les grands tours avec le doublé Giro-Vuelta.
Une Vuelta où il a beaucoup souffert pour aller jusqu’à Madrid après trois chutes en six jours sur le même genou.
« J’ai vraiment beaucoup souffert sur cette Vuelta et je me suis arraché pour aller au bout en raison des trois chutes du début de course. »
De sa carrière au plus haut niveau mondial, François Bidard ne retient que du positif.
« Grâce au cyclisme, j’ai voyagé à travers le monde. Il n’y a que sur le continent africain où je n’ai jamais couru. Ce fut de très belles et riches expériences et de beaux souvenirs à l’exemple des grands départs et les arrivées des grands Tours. L’arrivée à Rome pour la centième édition du Giro a été grandiose. L’ambiance du public et le circuit en ville à travers les monuments mythiques de la ville. Je ne retiens que du positif de ces huit années. « ajoute François.
Pour autant, il n’y a pas eu que des bons moments sur le vélo, (cela aurait été trop beau !) François se souvient aussi des étapes difficiles avec le froid et la pluie dans les descentes de cols, notamment dans le Giro 2023 où la température était presque négative.Pas de Tour de France !
« Si c’était à refaire, je dirais OK. Mon seul regret, c’est de ne pas avoir disputé une seule fois le Tour de France… »
La Polynormande 2023, à Saint-Martin-de-Landelles, dans la Manche, restera parmi ses meilleurs souvenirs de course.
« J’étais devant dans l’échappée jusque dans le final, ma famille était présente. J’ai vraiment vécu une très belle journée ce jour-là. Je ne savais pas que c’était ma dernière Poly. Elle remplace finalement le championnat de France 2024 qui se déroulera sur le même parcours et que je ne disputerai pas ! » souffle François Bidard.
Pendant huit saisons en World Tour, le Lonléen n’a pas réussi à lever les bras en signe de victoire. Plusieurs fois troisième mais jamais vainqueur, repris parfois près de la ligne d’arrivée comme ce fut le cas au Tour du Limousin.
« Je me suis concentré sur mon rôle d’équipier au service des mes leaders et je n’ai pas de regrets de ne jamais avoir gagné ! »
Plus le bon profil
S’il a décidé de stopper sa carrière à bientôt 32 ans, c’est que François sentais que son profil ne correspondait plus aux attentes des équipes (il n’a pas été prolongé chez Cofidis).
Autre raison, il ne voulait pas redescendre d’un niveau pour se retrouver dans une équipe continentale de deuxième division et souhaitait rester dans une équipe française.
« Je ne voulais pas non plus faire la saison de trop et, finalement, je sentais que la stratégie de l’équipe n’était plus en ma faveur et je ne voyais plus trop de sens à ce que je faisais sur le vélo. Je finis ma carrière en étant tout de même pas écoeuré du monde pro ! »
Autre élément qui a pesé dans la balance, le départ à la retraite de son père au sein de la ferme familiale de Lonlay-l’Abbaye où sa formation agricole diplômée est attendue pour reprendre le flambeau aux côtés de ses proches.
Avant cela, il est encore coureur professionnel jusqu’au 31 décembre 2023 à minuit où il fêtera certainement l’événement en dégustant une glace Bidard, fruit de son travail.
Effectivement, François Bidard est le créateur des glaces éponymes, résultat de ses années d’études agricoles dans le lycée d’Aurillac.
Pour l’heure, fini les entraînements pour préparer les objectifs (la saison est finie) mais le vélo ne lui manque pas trop pour l’instant.
« Je vais sans doute rouler un peu avec les copains mais pour l’heure, ce n’est pas au programme. Je veux profiter de ma famille avec ma femme et mes deux enfants ! », termine François.
Guy Vallée (texte et photo)
Légende photo : François Bidard lors de la Polynormande 2023 où il a passé la journée à l’avant.