23 septembre 2020
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PARIS-CAMEMBERT -Dorion Godon (AG2R La Mondiale) plus rapide que le Néerlandais Maurits Lamertink (Wanty Circus)

Dorion Godon (AG2R La Mondiale) plus rapide que le Néerlandais Maurits Lamertink (Wanty-Circus)

Dorion Godon peut savourer sa victoire

Le podium de cette 81è édition : Maurits Lamertink (Wanty-Circus) deuxième, le vainqueur Dorion Godon (AG2R La Mondiale) et Nacer Bouhanni (Arkéa-Samsic) troisième.

Trois coureurs ont longtemps résisté au peloton.

Les Arkéa emmené par Matis Louvel , lequel précède son leader Nacer Bouhanni, assurent la poursuite.

Tout comme Anthony Delaplace et Romain Hardy, deux autres normands d'Arkéa-Samsic.

Crise du Covid 19 oblige, Paris-Camembert n'a pas échappé aux lourdes contraintes sanitaires à mettre en place. C'est la mort dans l'âme que Guy Brien s'était vu contraint de reporter la 81e édition de la classique normande, initialement prévu le 14 avril, en plein confinement. "Nous voulions absolument une course professionnelle en Normandie (la seule en 2020). Nous avons tenu deux réunions téléphoniques avec l'Union Cycliste Internationale (UCI) et la ligue professionnelle pendant le confinement. On s'est positionné sur la date du 22 septembre et Thierry Gouvenou nous a bien soutenus. Il a fallu travailler avec les préfectures de l'Eure et du Calvados et nous n'avons obtenu l'autorisation que lundi, la veille de l'épreuve" détaillait l'organisateur Guy Brien, finalement soulagé d'avoir pu mettre sur pied l'épreuve disputée entre Pont-Audemer et Livarot.

La présentation des équipes à Pont-Audemer permettait à chacun de juger des forces en présence. 48 heures après l'arrivée du Tour de France, il y avait forcément un goût d'inédit pour cette épreuve traditionnellement  disputé au printemps. Derrière le plaisir d'assister à la course, il y avait moins de convivialité et la frustration de ne pas pouvoir approcher et discuter avec les coureurs au départ. Là où l'an dernier, plusieurs rangées d'un public agglutiné pour assister à l'arrivée témoignait d'un grand succès populaire, c'est au contraire un public plus clairsemé que l'on retrouvait dans les rues de Livarot. Parmi les 18 équipes au départ, Cofidis, AG2R La Mondiale et Groupama-FDJ étaient les seules équipes World Tour au départ et globalement moins de tête d'affiche qu'à l'accoutumée mais la présence de l'ancien champion de France Nacer Bouhanni (Arkéa-Samsic), récent vainqueur du Grand Prix d'Isbergues, a donné du poids à la course.

La classique normande a longtemps été dominé par trois hommes qui reléguaient le peloton à plus de quatre minutes. Mais tout était à refaire lorsque cinq hommes prenaient le commandement à une trentaine de kilomètres de l'arrivée. Les premiers vallonnements du Pays d'Auge facilitait la sélection et on retrouvait en tête Pelikan (Androni), Stewart (Groupama-FDJ), Lammertink (Wanty-Circus), Aavold (Riwal) et Godon (AG2R La Mondiale).Unissant leurs efforts, ils vont connaître une avance maximum de 45 secondes. Le peloton refaisait une partie de son retard mais Godon et le Néerlandais Lamertink passait la vitesse supérieure dans la butte des Fondits, une des principales difficultés de la fin de parcours située à huit kilomètres de l'arrivée. Ils basculaient en tête avec 25 secondes d'avance. "J'ai été opportuniste en attaquant à 40 kilomètres de l'arrivée dans un groupe de contre" expliquait le coureur d'AG2R La Mondiale qui a tenu la barre jusqu'à l'arrivée. "Le circuit final me convenait. Dans la dernière bosse, j'ai grimpé en imprimant un très gros rythme.  On s'est retrouvé à deux au sommet. J'ai tout donné jusqu'à l'arrivée.. J'étais le plus frais pour le sprint et je me suis imposé. Cela fait vraiment du bien de lever les bras". 

Le plus souvent équipier ,  ce coureur de classique au gabarit impressionnant (1, 89 m pour 77 kg), 24 ans, a su saisir sa chance et piéger les sprinters. Il signe ainsi, après deux victoires lors des prologues des Boucles de la Mayenne sa première victoire en ligne. Démontrant qu'il a un potentiel à développer, il esseyera de prolonger sa réussite normande dans le contexte plus relevé des classiques ardennaises sur la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, en octobre. Quant à Nacer Bouhanni, venant mourir à huit secondes, il a facilement réglé le sprint du peloton pour la troisième place. Levant même les bras, il ignorait peut-être que deux coureurs avaient déjà franchi la ligne. Cependant, celui qui s'était imposé en ces mêmes lieux en 2017 devient le nouveau leader de la Coupe de France.

Texte et photos Patrice Meunier

 

 

 Au sein du peloton, Jérémy Leveau (Natura 4 Ever Roubaix Lille Métropole) heureux de retrouver les routes normandes.

Quelques minutes après l'arrivée, Dorion Godon (AG2R La Mondiale) répond à l'interview de FR3.

Echos ......Echos......Echos ......Echos......Echos ......Echos......

Douze Normands au départ : A l'exception notable de Guillaume Martin (Cofidis), onzième et meilleur Français du Tour de France et du tenant du titre  Benoit Cosnefroy (AG2R La Mondiale), pas moins de douze normands étaient au rendez-vous : Damien Touzé (Cofidis), de retour à la compétition six semaines après sa terrible chute au Tour de Pologne, Paul Ourselin (Total Direct Energie), Alexis Gougeard, Julien Duval et François Bidard (AG2R La Mondiale) , Tony Hurel (Auber 93), Arnaud Courteille (Vital Concept), Jéremy Leveau et Jordan Levasseur (Roubaix Lille Métropole), vainqueur de l'amicale Tropiqua Bongo en début de saison, Romain Hardy, Anthony Delaplace et  Matis Louvel (Arkéa-Samsic) qui découvrait l'épreuve en tant que néo-professionnel. Pas à la fête, ils reportent leur espoirs de victoire pour 2021. Probablement au printemps...

La reprise pour Ourselin : Victime d'une fracture de la clavicule au Tour du Limousin alors qu'il était parmi les possibles pour le Tour de France qu'il a disputé l'an dernier, le Calvadosien Paul Ourselin (Total Direct Energie) reprenait la compétition sur ses terres. "Une course de mouvement avec finalement de bonnes sensations et le plaisir de traverser Livarot en tête".

Hardy et Leveau malchanceux à domicile : Le Flérien d'Arkéa-Samsic Romain Hardy (2è en 2011, 4è en 2019) fut l'un des malchanceux de cette épreuve en crevant dans la dernière montée de la butte des Fondits. "Je crève au plus mauvais moment. Il y avait beaucoup de gravillons. C'est dangereux, surtout à la vitesse à laquelle on roule maintenant. On va chercher des petites routes qui amènent de la tension". Jérémy Leveau, l'autre ornais au départ, qui prenait  dix jours auparavant la septième place du Tour du Doubs, a lui aussi crevé, dans la descente de la butte des Fondits.

Prodhomme stagiaire : Après le Tour du Doubs et avant Paris-Chauny, l'ancien coureur du Souvenir Daniel Laborne Nicolas Prodhomme qui avait retrouvé le goût du succès à Brignoles (Var) avant de prendre la troisième place du Grand Prix de Blangy-sur-Bresle disputait cette épreuve comme stagiaire sous les couleurs de Cofidis.