14 avril 2022
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Paris- Camembert : Après avoir piégé ses compagnons d’échappée, Anthony Delaplace (Arkéa-Samsic) peut savourer sa victoire.

Le podium de cette édition 2022 : Valentin Ferron (Total Direct Energie), deuxième, le vainqueur Anthony Delaplace (Arkéa-Samsic) et Thibaut Ferrasse (BB Hotels-KTM), troisième.

Le quatuor emmené par Jean Goubert (Nice Métropole) tente de résister au retour du peloton.

Le peloton sous la conduite des Normands Damien Touzé et Paul Lapeira (AG2R-Citroen).

L'échappée de la première heure négocie la descente sur Livarot.

Le départ donné à Pont-Audemer.

Une superbe victoire en solo pour Anthony Delaplace

Paris-Camembert a vécu sa 83è édition à l'heure normande. Piégeant ses compagnons d'échappée, Anthony Delaplace (Arkéa-Samsic) , deuxième de l'édition 2016 derrière Cyril Gautier, a comblé une longue attente, onze ans après la Polynormande et quatre après le Tour de Normandie. Ce qu'on appelle être prophète en son pays. Souvent à l'offensive, jamais calculateur, il est souvent mal récompensé de ses efforts. Dans le final, il a porté une seule attaque. Cette fois, ce fut la bonne. En cette journée de réussite, le chiffre 13, comme le nombre de participations à la classique normande et le dossard 51 lui ont porté bonheur. Et celui-ci fut partagé par tous ceux (et ils sont nombreux !) qui ont vu dans cette victoire une juste récompense.

La classique normande chère à Guy Brien a tenu sa place. Un public important était au rendez-vous sur les côtes du Pays d'Auge, admirant sans retenue les ténors de cette septième manche de la Coupe de France. Quinze équipes dont les trois formations World Tour françaises étaient au départ à Pont-Audemer à l'heure de la présentation des équipes avant d'affronter un copieux programme : une première partie sans difficultés avant d'aborder les vallonnements du Pays d'Auge, secteur stratégique lors des tours de circuit autour de Livarot où figuraient entre autres la côte de la Becquetière, près de Tortisambert, la plus raide (7,6%) qui fut franchie deux fois et celle de la butte des Fondits et la côte d'Angleterre, également à franchir à deux reprises. .
L'échappée matinale s'est développée après neuf kilomètres de course. On y retrouvait Lagrée (BB Hotels-KTM), Goubert (Nice Métropole), Reynders (Sport Vlaanderen-Baloise), Dversnes (Uno X), Siskevisius (Roubaix Lille Métropole) et Demeyere (Tarteletto). Ces six hommes comptèrent jusqu'à cinq minutes et trente secondes d'avance avant que le peloton engage la poursuite. Le regroupement s'opérait à 50 kilomètres de l'arrivée. La fin de course fut animée, permettant, après l'essai avorté de Damien Touzé (AG2R-Citroen) de voir émerger un quintette d'hommes forts. Valentin Ferron (Total Direct-Energie), deuxième de la Polynormande 2020, Geoffrey Bouchard (AG2R-Citroen) meilleur grimpeur du Tour d'Espagne 2020 et du Tour d'Italie 2021, Thibaut Ferasse (BB Hotels-KTM)
le Belge Jimmy Janssens (Alpecin-Fenix) et ... Anthony Delaplace pouvaient s'expliquer entre eux, abordant la côte des Fondits, dernière côte à franchir, avec 30 secondes d'avance.. Mais ses 1700 mètres d'ascension furent quasiment escamotés, chacun surveillant sans complaisance l'adversité, prêt à réprimer toute attaque. Celle de Delaplace interviendra aux 1500 mètres, là où on l'attendait le moins. "Je me suis dit que ça serait encore foutu pour moi si ça arrivait au sprint" avouait-il à l'arrivée. Alors, quand Bouchard fit l'effort pour revenir sur Ferron, Delaplace gardait toutes ses chances. L'opportunité de son attaque prenait de cours ses quatre compagnons d'échappée. "Mon directeur sportif Arnaud Gérard n'arrêtait pas de me dire à l'oreillette de rester tranquille et de jouer filou. J'ai laissé faire un peu les autres pour rentrer sur Valentin Ferron. J'ai attaqué et pour une fois, j'ai eu de la chance. Après mes succès à la Polynormande puis au Tour de Normandie, je suis vraiment content de boucler la boucle même si ma carrière n'est pas finie. C'est énorme. C'est tellement rare pour un coureur comme moi qui n'est pas rapide au sprint. En plus, il y avait ma mère, mes enfants et ma femme. D'habitude, ils ne viennent jamais. C'est la première fois de l'année que j'avais ma chance. Je l'ai saisie".

Texte et photos Patrice Meunier

 Anthony Delaplace

Anthony Delaplace retrouve les joies du podium.

Anthony Delaplace, un vainqueur rayonnant.

Anthony Delaplace retrouve Thierry Marie, vainqueur en ces mêmes lieux en 1991.

Matis Louvel 

Matis Louvel (Arkéa-Samsic) vigilant en tête d'un premier groupe lors de l'avant dernier passage à Livarot.

Matis Louvel (Arkéa-Samsic) plus rapide que le Norvégien Evald Boasson Hagen (Total Direct Energie) pour la sixième place.