Lillebonne – Vincent Pastot (CC Nogent) dame le pion aux Rouennais

"Il y a longtemps que je n'avais pas eu d'aussi bonnes sensations. J'étais prêt à gicler dans le final. J'avais la force pour le faire". Seulement 15e du Caux Tour où il n'avait pas participé au sprint, Vincent Pastot (CC Nogent), 23 ans, était resté sur un goût d'inachevé. Il n'a cette fois pas raté sa cible, faisant valoir sa pointe de vitesse pour s'imposer à Lillebonne sous un soleil digne d'une véritable journée d'été malgré une formation rouennaise qui n'a finalement pas pu tirer parti de son avantage numérique. L'ancien vainqueur de Paris-Connerré, lauréat l'an dernier à Versailles-Satory et du critérium de Ham décroche du même coup sa première victoire de la saison.

Initialement prévu le lundi de Pentecôte (au lendemain du Caux Tour) mais dans l'obligation de repousser son organisation d'une semaine, l'épreuve organisée par Claude Le Nahédic a du même coup été péjoré puisque seulement 62 coureurs s'alignaient au départ donné devant l'hôtel de ville. Avec ses neuf tours de circuit et autant de fois la côte de Saint-Jean-de-Folleville à gravir (comme lors du championnat de Normandie 2019), la course lillebonnaise s'annonçait sélective. Cependant, c'est seulement un peu après la mi-course qu'une première sélection s'opérait. Moment choisi par Huck (ESEG Douai), Bero (SD Académy), Marcoux (Paris OC), Guinet et Pardon (VC Rouen), Pastot (CC Nogent) et Protin (UV Aube) pour se porter en tête. Cinq autres coureurs dont Valognes (VC Rouen), meilleur grimpeur du jour, faisaient la jonction. Sans autre souci de maintenir le braquet et leurs relais, les coureurs de tête, bien représentatif des forces en présence n'eurent jamais les coudées franches même si le peloton lui concéda 35 secondes. Les plus déterminées n'allaient pas s'en contenter. C'est pourquoi, un tour plus tard, on retrouvait au commandement un quatuor composé de Valognes, Quinio, Roesems et ... Pastot; déjà à l'affût. Mais face à des poursuivants prêts à ne pas leur laisser trop de champ, cette initiative fut vouée à l'échec. Dix coureurs restaient alors candidats à la victoire. Jugeant la menace suffisament sérieuse, Sagnier (Dunkerque Grand Littoral) et Guinet (VC Rouen 76) réagissaient lors de l'avant dernière montée de la côte de Saint-Jean-de-Folleville et faisaient la jonction au panneau des dix kilomètres. Après s'être accordés de sa compagnie, les Rouennais tentèrent de profiter de leur avantage numérique. " On avait précédemment éliminer deux coureurs du CC Nogent. Il fallait toujours en mettre un coup pour ne pas casser le rythme" témoignait à l'arrivée un Thibault Valognes qui n'a pas ménagé sa peine.. Répondant sans relâche aux attaques de Guinet, Valognes et Carlot, Pastot ne se laissa pas surprendre. Alors que Carlot était repris sous la flamme rouge avant d'être victime de rampes, tout comme Valognes, dans les 500 derniers mètres en montée qui servait de cadre à l'arrivée, Pastot imposait sa puissance au sprint. "Cette victoire me permet de mettre fin à une période de galère. C'était vraiment un très beau parcours taillé pour moi mais, sur ce circuit, il ne fallait pas avoir un temps de retard. Mais la course a tout de même été compliqué avec face à moi trois rouennais. Sagnier a lancé le sprint aux 500 mètres, Guinet a ensuite eu un petit avantage puis j'ai fait l'effort aux 150 mètres". Avec méthode et efficacité. au dépens de Dylan Guinet, au repos depuis près de deux mois mais bon deuxième pour sa course de rentrée. "L'effort a été important pour revenir sur les hommes de tête. Ce sont des forces qui m'ont manqué dans le final. Un sprint vent de face, c'est toujours compliqué". Après trois heures d'efforts, seulement un quart de roue les séparaient.

Texte et photos Patrice Meunier