3 février 2020
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Les Pros Normands – Damien Touzé veut en gagner une

Après deux années chez Saint-Michel Auber 93, Damien Touzé espérait passer la vitesse supérieure. Son passage chez Cofidis a été une étape importante. Ce qui lui a permis de passer un cap. De découvrir de nouveaux horizons. Sa première partie de saison lui a permis de découvrir les grands classiques comme  Paris-Roubaix  . "L'adaptation aux courses du World Tour a été un peu difficile mais je me suis habitué. Au fil des courses, c'était de mieux en mieux". Le championnat de France a été le premier temps fort de sa saison. Avec la satisfaction de faire la course en tête et d'arriver pour la gagne mais aussi la déception d'une médaille de bronze alors qu'il était considéré comme le plus rapide du lot. La présence à ses côtés de son coéquipier Julien Simon lui offrait d'ailleurs de belles perspectives.

"On était avec Julien les deux coureurs protégés. Il y avait quatre Cofidis dans l'échappée, deux ont été désigné pour rouler, pendant que moi et Julien, on s'économisait pour le final. Sauf que dans le final, on s'est retrouvé encore à deux dans le bon coup. On a repris Guillaume Martin aux 400 mètres. Et comme le sprint pour la gagne s'est lancé aux 300 mètres, venant de fournir un gros effort, c'était devenu compliqué de sprinter. Je parviens à terminer troisième mais cela laisse des regrets. Finir troisième dans ces conditions où ça s'est passé, il y a forcément de la frustration et toujours des regrets. Je suis passé à coté de quelque chose de grand car si je suis champion de France, ça change ma saison et peut-être ma carrière".

En juillet, le Neubourgeois tourne la page et entame sa préparation pour le Tour d'Espagne lors d'un stage personnel de 17 jours à Isola

2000 avec la montée de plusieurs cols dont celui de la Bonnette. De quoi affronter la haute montagne et les six arrivées au sommet de l'épreuve ibérique."En début de saison, ce n'était pas prévu à mon programme. ça c'est dessiné après le championnat de France. L'équipe a vu que j'étais en bonne condition". C'est un nouveau podium qui l'attendait à la Polynormande, prenant la troisième place derrière Benoit Cosnefroy (AG2R La Mondiale) et Valentin Ferron (Total Direct-Energie). Capitulant sur l'attaque de Cosnefroy, il remportait le sprint des battus après avoir réprimer de nombreuses offensives.

Quinze jours plus tard, le Tour d'Espagne, son premier grand Tour, s'est révélé enrichissant et forcément utile pour l'avenir.

"L'objectif, c'était de décrocher un top 10 sur une étape. Je ne suis pas passé loin avec une 11è place (19è étape) et une 12è place (3è étape). Mon deuxième objectif, c'était de ne pas subir la course tous les jours mais d'être acteur. J'ai pu jouer ma carte sur deux, trois étapes. Dans certains sprints, je me suis retrouvé à la lutte avec Valverde et Roglic, c'est compliqué de les battre. Ma grosse satisfaction, c'est d'être aller au bout en étant encore bien physiquement dans la dernière semaine. Sur le vélo, on repousse ses limites, on apprend sur soi-même". Après une période de vacances en République Dominicaine et le duathlon du Neubourg qu'il a remporté, le maillot vert du Tour de l'Avenir 2019 a suivi sa traditionnelle préparation hivernale qui s'est conclu par un stage à Calpé en terre espagnole à la mi-janvier. Bien sûr, il importe pour lui de retrouver le goût de la victoire. "L'an dernier, j'ai tourné autour de la victoire. Gagner au moins une course sera ma priorité. Il est probable que je participe à nouveau à un grand Tour". Mais avec le retour de son équipe dans le World Tour, son rôle d'équipier sera encore de la première importance. Se replacer sur une trajectoire victorieuse ne pourra pas être sa seule priorité.

Texte et photo Patrice Meunier