11 avril 2022
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La Gislard 2022

La Gislard 2022

L'expérimenté Ronan Racault (Guidon Chalettois) le plus rapide

Traditionnel deuxième volet du Super G, la Gislard a manifestement connu un écho favorable pour faire vivre à tous une course qui garda son suspense jusqu'au bout. Après deux années sans être organisée pour cause de crise sanitaire, l'épreuve mise sur pied par André Quentin bénéficiait d'une large participation avec un peloton de 165 coureurs candidats à la succession de Jordan Levasseur, vainqueur en 2019. Avec le retour du soleil, la 23è édition de cette épreuve créée en hommage d'André Gislard, disparu accidentellement, a tenu toutes ses promesses. Disputée sur un circuit sans grosse difficulté mais qui s'avéra finalement usant, la course manchoise qui ne manquait pas de favoris laissait présager une féroce bataille entre les équipes de sprinters.

Les tentatives furent nombreuses durant  le premier tiers de course, toutes vouées à l'échec. Dès le deuxième des quatorze tours de circuit, Sagnier (Dunkerque Cyclisme) et Piry (Chartres) lançaient véritablement les hostilités. Rejoint par Dudek (CC Nogent) et Huck (ESEG Douai), ces quatre hommes ne purent creuser l'écart avant un regroupement général après 35 kilomètres de course. Jugeant la menace suffisament sérieuse, huit hommes vont réagir. Face à un fort vent de face, le peloton se scinde en trois groupes. Devant, seize hommes ont pris le large, formant un groupe solide qui ne va rien lâcher. On y retrouve le CC Nogent, le mieux représenté avec Houcke, Théot et Jot à égalité numérique  avec Dunkerque Littoral qui compte sur Axel Huens, Le Cunff et Bero. Boutville (Laval Cyclisme 53), qui se souvient avoir connu la victoire en ces mêmes lieux en 2015, et Racault (Guidon Chalettois) y figurent également en bonne place. A l'inverse du Team Bricquebec Cotentin et du VC Rouen - tenante du titre-  qui manquaient à l'appel, pourtant pourvu d'éléments de valeur. Les deux formations normandes étaient piégées comme la veille lors de la Gainsbarre.

 A l'amorce du dernier tour, les dix hommes de tête filant à toute allure vers l'arrivée.

Explication entre un joli lot de sprinters : l'expérimenté Ronan Racault (Guidon Chalettois) impose sa pointe de vitesse.

Le VC Rouen 76 assume la poursuite.

En tête de la contre attaque, Maxime Renault (Team Bricquebec) tente de relancer la course à deux tours de l'arrivée.

DIX HOMMES EN TETE

Une sélection plus rigoureuse allait finir par s'établir à quinze kilomètres du but. Seuls Do Régo (Paris Olympique Cycliste), Théot et Houcke (CC Nogent), Jouanjan (Sojasun espoirs), Le Cam (Bourg-en-Bresse Ain),, Boutville (Laval Cyclisme 53), Huens et Le Cunff (Dunkerque Grand Littoral), Racault (Guidon Chalettois) et le Norvégien Tjotto (Team Ringerinke) restaient alors candidats à la victoire. Préférant prendre l'initiative que de jauger ses adversaires, Racault attaquait à trois reprises. En vain. L'offensive de l'inattendu Lilian Jouanjan, au sommet de la dernière bosse, est celle de la dernière chance. Tiendras, tiendras pas ? Au moins, le jeune coureur breton tient à ne pas avoir de regrets. "Dans la descente, j'y ai cru. Mais arrivé en bas, lorsque j'ai vu qu'ils n'étaient pas loin et que c'était Nogent et Dunkerque Grand Littoral qui roulaient... Tout seul, ça commençait à être compliqué". Jouanjan, étant repris à 1500 mètres de la ligne, le sprint devenait inévitable. Fabio Do Régo prenait l'initiative aux 150 mètres avant d'être débordé par Ronan Racault qui impose sans coup férir sa puissance. " J'étais vraiment frustré de la Gainsbarre" avoue l'ancien professionnel d'Auber 93, souvent habile dans les sprints en petit comité. "J'avais des jambes de fou et j'ai loupé l'échappée. Aujourd'hui, j'étais confiant. Pourtant, ce n'est pas évident car sur ce type de course, les vagues peuvent partir n'importe où. Mais j'ai été vigilant. J'avais vraiment de la force. Quand on s'est retrouvé à dix, il y avait une bonne entente. C'était l'idéal" se félicite celui qui décroche sa deuxième victoire de la saison après le Grand Prix de Châteaudun. De son côté, Kévin Le Cunff ne pouvait se satisfaire de sa deuxième place. "Je suis un peu déçu. Je ne passe pas loin et je fais une petite erreur de placement. Au sprint, je me suis retrouvé bien placé mais j'ai trouvé l'ouverture trop tard pour remonter même si je reviens vite".

Texte et photos Patrice Meunier

 

Les classements 

Le groupe de tête sous la conduite de Kévin Le Cunff (Dunkerque Littoral) et David Boutville (Laval Cyclisme 53).

Podium de l'édition 2022 : Kévin Le Cunff (Dunkerque Littoral), le vainqueur Ronan Racault (Guidon Chalettois) et Killian Théot (CC Nogent).

 Ronan Racault (Guidon Chalettois), nouveau leader du Trophée de la Manche.

Echos : Daniel Mangeas au micro : En ce 10 avril, Daniel Mangeas, dont chacun a apprécié une nouvelle fois les commentaires, fêtait son 73è anniversaire.

Un nouveau podium pour Killian Théot : 

En prenant la troisième place de la Gislard, Killian Théot (CC Nogent) est revenu dans le tempo de son brillant début de saison où il avait remporté coup sur coup deux manches des Boucles du Haut-Var puis le Grand Prix de Saint-Hilaire-du-Harcouet. Même s'Il espérait renouer avec la victoire, l'ancien vainqueur du Maillot des Jeunes n'est pas déçu. "J'ai souffert de crampes en fin de course. J'ai demandé à mon coéquipier Killian Houcke de rouler pour moi lors des deux derniers tours. Il s'est sacrifié pour éviter les attaques et pour revenir sur Lilian Jouanjan. J'ai pris la roue de Racault mais je n'ai jamais pu le remonter. Il était le plus fort. J'ai fait beaucoup d'efforts en début de course et je l'ai payé sur la fin".

 

Kévin Le Cunff (Dunkerque Littoral) au micro de Daniel Mangeas.