Retrouvant Roubaix Lille Métropole après deux saisons chez Delko-Marseille, la saison 2020 de Jérémy Leveau n'a pas répondu à ses attentes. "Après ma chute à la Polynormande 2019 (deux traits de fracture à un doigt), j'avais dû stopper prématurément ma saison. J'ai considéré que c'était l'année pour me relancer. Je voulais faire une saison complète mais ce ne fut pas le cas avec la crise du Covid-19 et la longue période sans compétitions. J'espérais accrocher un ou plusieurs résultats intéressants d'autant plus que je descendais d'un échelon..."
Après une longue période d'inactivité, il reprenait en douceur à la Marseillaise. Pas trop compatible en présence d'une opposition plus dense qu'à l'accoutumée notamment au Tour de Provence où il a pourtant tenté sa chance lors de l'étape se concluant au Mont Ventoux dans un groupe où figurait Rémi Cavagna. "Le but, c'était de faire des efforts, d'aller de l'avant". Totalisant à ce moment 12 jours de course, c'était ensuite, crise sanitaire oblige, l'arrêt des compétitions. Après un stage avec l'équipe en juillet puis un stage personnel de dix jours en altitude à Tignes, la remise en route s'avère difficile au Tour de l'Ain. Mais il donne des indices de son retour en forme en prenant la 16è place du championnat de France, négociant au mieux l'enchaînement du Tour du Limousin et de la course au maillot tricolore seulement séparée d'une journée. Pourtant sa fin de course lui laisse des regrets. "Il y a eu une cassure dans la dernière bosse, située à trois kilomètres de l'arrivée. Je n'ai pas réussi à me placer suffisament bien à ce moment- là. Dommage, car sinon je pouvais arriver pour la quatrième place et le top 10 était jouable..."
Il gardera une forme physique très correcte jusqu'au terme de la saison. Au Tour Poitou-Charentes, il se glisse dans une échappée. Mais sa détermination ne s'avère pas suffisante car il est repris à 1500 mètres de l'arrivée. Au Tour du Doubs où il se classe septième, il peut enfin tester sa pointe de vitesse dans un sprint opposant une cinquantaine de coureurs. "Je sprintais pour la cinquième place. C'est un petit résultat qui m'a fait du bien au moral". L'ancien champion de France Espoirs a la conviction qu'il lui reste encore beaucoup de choses à prouver dans le monde professionnel. Il sait que le temps passe vite. A 28 ans, il veut s'affirmer davantage. "En 2020, ça a été un échec de redescendre un échelon en dessous (en continentale) car j'estime avoir ma place à l'étage au dessus. Il y a toujours une pointe de déception de ne pas être contacté par des formations plus huppées où il y a des coureurs qui intrinsèquement ne sont pas meilleurs que moi. L'an prochain, je veux être régulier mais l'objectif c'est de gagner une course. Peu importe laquelle...".
Texte et photo Patrice Meunier
