A quelques semaines du lancement de la saison cycliste sur route des professionnels, nous avons fait le point avec les trois coureurs professionnels du secteur de Flers :
Guillaume Martin (leader de l’équipe belge Wanty-Groupe Gobert) ; François Bidard (AG2R-La Mondiale) et Romain Hardy (Arkéa-Samsic).

Après une saison 2018 compliquée, Romain Hardy veut de nouveau se faire plaisir sur le vélo.
Romain Hardy. Retrouver le plaisir et la confiance !
En 2019, le Flérien Romain Hardy va disputer sa 10e saison professionnelle au sein de l’équipe bretonne continentale de 2e division dont le nouveau nom est désormais Arkéa-Samsic, (Arkéa devient sponsor principal à la suite de sa filiale Fortuneo).
Une saison au cours de laquelle, l’Ornais va évoluer aux côtés du sprinteur allemand André Greipel, grande recrue de l’intersaison après Warren Barguil en 2018.
Une saison 2019 où Romain Hardy espère retrouver du plaisir et de la confiance sur le vélo.
« Avec mes équipiers, nous avons vécu une mauvaise saison 2018, compliquée sur tous les points où personne n’a atteint ses objectifs. Cette année, j’ai vraiment envie de retrouver mon meilleur niveau et retrouver le goût de la victoire comme en 2017. Je n’ai pas d’objectifs précis, simplement l’envie d’être performant dès le début de la saison et retrouver de bonnes sensations. Je veux prendre course par course. »
Autre atout non négligeable de Romain Hardy, c’est qu’il est très vite en forme ce qui lui permet d’être rapidement dans le bon rythme en début de saison.
Retour au trophée Laigueglia, en Italie
Une saison 2019 qu’il va débuter, dimanche 3 février, au grand prix La Marseillaise (4e où il pourrait retrouver François Bidard et Guillaume Martin).
Il va enchaîner sur l’Étoile de Bessèges et le Trophée Laigueglia, en Italie. Course dont il garde un excellent souvenir avec sa 2e place en 2017 (pas de participation en 2018).
Après, il s’alignera à Paris-Camembert (2e en 2011 derrière Sandy Casar), la Route Adélie, à Vitré et le Circuit international de la Sarthe et des Pays de la Loire, où il devrait retrouver ses nombreux supporters normands.
« Toutes ces courses me conviennent bien ! » précise-t-il.
Préparation en pignon fixe
Pour se présenter dans la meilleure forme possible, le natif de Flers, installé depuis quelques années près de Rennes, s’entraîne selon une très ancienne méthode qui revient petit à petit dans le peloton professionnel, à savoir rouler avec un pignon fixe.
« Cela fait un mois que je me prépare chez moi de cette façon où j’ai déjà accumulé ainsi 5 à 600 km. Des équipiers se mettent de plus en plus au pignon fixe. Cela permet d’apprendre à bien tourner les jambes toujours sur le même braquet et avoir ainsi plus de souplesse ! »
Du 10 au 19 décembre, Romain Hardy s’est retrouvé avec son équipe au soleil dans la région de Calpe, à l’est de l’Espagne, dans la région de Valence pour une préparation plus intense avec des sorties sur route (sans pignon fixe) de 4 à 5 h par jour (soit l’équivalent de 120 à 150 km).
De retour d’Espagne, il va de nouveau reprendre sa préparation en pignon fixe pour finir sa préparation dans la région de Rennes.

Guillaume Martin, vainqueur du Circuit international de la Sarthe et des Pays de la Loire 2018.
Guillaume Martin. Faire une saison pleine
Après une belle saison 2018 où il a remporté le Circuit international de la Sarthe et des Pays de Loire après avoir dominé le final de l’étape du mont des Avaloirs à Pré-en-Pail devant sa famille et ses supporters, Guillaume Martin est déjà tourné vers 2019.
Une quatrième saison professionnelle au sein de l’équipe belge Wanty-Groupe Gobert où il assume avec brio le statut de leader. Après voir repris l’entraînement au mois de novembre, il affiche déjà une belle condition physique avant d’aller en Espagne à la mi-janvier, dans la région de Benidorm, où son équipe installe son camp de base d’avant-saison depuis quelques années.
« En 2019, j’ai de grands objectifs. Je vais courir plus qu’en 2018 pour faire une saison pleine dans l’optique de marquer le maximum de points pour mon équipe (1) dans la perspective de la saison 2020. »
Ceci étant, Guillaume Martin n’a pas encore de programme bien précis, son équipe continentale (2e division du cyclisme mondial) devant tenir compte des invitations sur les épreuves World-Tour (plus haut niveau mondial).
J’ai hâte de courir !
De fait, il ne sait pas encore avec certitude s’il va débuter au Trophée de Majorque, en Espagne, où au Grand prix La Marseillaise, dimanche 3 février.
« À cette période de fin d’année, je suis déjà en bonne condition physique. J’ai hâte de remettre un dossard parce que ce que j’aime dans le vélo, c’est la compétition ! »
L’objectif de Guillaume Martin, c’est bien sûr disputer le Tour de France. Pour cela, il faut que son équipe belge soit de nouveau invitée pour la troisième année consécutive. De ce côté, un atout non négligeable, le Grand départ de l’édition 2019 sera donné à Bruxelles, la capitale belge et la troisième étape démarrera de Binche, ville où le siège de son sponsor principal (Wanty) est installé.
Une non-sélection au Tour de France serait préjudiciable à l’équipe qui compte sur son jeune leader français de 25 ans pour briller.
Une bonne saison 2018
Avant la Grande Boucle, il sera présent en Normandie pour courir devant ses nombreux supporters, Paris - Camembert (mardi 16 avril) tandis que sa participation au Circuit de la Sarthe est incertaine, bien qu’il en soit le vainqueur sortant.
« Le Tour de France, à condition d’y être invité, est un gros objectif où je ne sais pas encore si je vais viser des étapes où le classement général. Avant, j’aimerais aussi performer sur le Dauphiné-Libéré où j’étais mieux en 2018 (NDLR : 12e au final après 3 tops 10) que sur le Tour où j’ai fini 21e avec une côte cassée depuis la 9e étape. »
Même si la saison 2018 n’a pas été aussi bonne qu’il espérait puisqu’il visait un top 15 au Tour de France (classement qu’il a effleuré du bout des doigts avant de le perdre dans la dernière étape de montagne à deux jours de l’arrivée à Paris), son bilan global est très bon.
Outre ses victoires dans la 3e étape et le classement général final du Circuit international de la Sarthe, il s’est classé 3e du Tour du Finistère et des Boucles de l’Aulne, 4e du Tour du Doubs et de la 2e étape de la Semaine Coppi et Bartali en Italie, 5e du championnat de France sur route, du Grand prix de Wallonie et du Grand prix La Marseillaise.
À cela, s’ajoute la 5e place du classement final de la coupe de France, (épreuve disputée sur l’ensemble de la saison en 15 manches), dont il n’a pas fait une priorité.
(1) : fin 2019, les deux premières équipes du classement continental seront directement qualifiées pour les trois grands tours 2020 (Giro d’Italie, Tour de France et Vuelta d’Espagne) d’où l’importance d’accumuler les points UCI (union cycliste internationale).

François Bidard va entamer sa 4e saison professionnelle, toujours chez AG2R-La Mondiale.
François Bidard. Tenter de décrocher une victoire !
À l’aube de la saison 2019, la 4e en tant que professionnel et toujours dans la même équipe AG2R-La Mondiale, le Flérien François Bidard a confié ses impressions au sujet de sa saison 2019 avec un rapide retour sur celle de 2018 où il a continué à progresser.
En stage du 11 au 21 décembre avec son équipe en Espagne où les coureurs ont reçu leur nouveau vélo Eddy Merckx qui remplace le Factor, François Bidard, commente.
« C’est notre outil de travail, on a hâte de l’avoir ! » a déclaré le Flérien interrogé quelques jours avant ce stage.
La saison du Flérien va débuter en France, dès la première course, le Grand prix La Marseillaise, dimanche 3 février. « Après, je vais enchaîner sur l’Étoile de Bessèges et le Tour de la Provence. Un programme Français au début avec l’objectif d’être en forme au Giro d’Italie pour épauler Tony Galopin et Alexis Vuillermoz. J’aimerais être en grande forme en février et mars où je vais courir Tirreno - Adriatico et le Tour de Catalogne, deux courses à étapes World-Tour de suite où j’aimerais obtenir de bons résultats, voire décrocher une victoire. »
Combler ses lacunes
Après ce début de saison, François Bidard va observer une microcoupure à la mi-avril avant un stage en montagne pour préparer le Giro avant de reprendre la compétition au Tour des Alpes.
« L’objectif, c’est de courir moins en début de saison pour être mieux au Giro, c’est pour ça que je ne participerai par au Circuit de la Sarthe, à la Route Adélie, à Paris-Camembert. Après le Giro, on verra la forme que j’aurai pour la suite du programme de la saison. »
Quelques regrets
Petit retour sur le bilan la saison 2018.
« Ce fut une bonne saison dans l’ensemble avec beaucoup de choses positives. Je sais que j’ai encore progressé et l’équipe me fait confiance parce que je suis opérationnel toute la saison. C’est d’ailleurs un de mes points forts. Sinon, sur le plan personnel j’ai quelques regrets sur certaines courses où je ne suis pas passé loin de la victoire. Au Circuit de la Sarthe et dans la dernière étape du Tour du Limousin. Une lacune que j’aimerais combler cette saison. »
La tâche s’annonce difficile pour le coureur de 26 ans qui va disputer plus de la moitié de sa saison 2019 au niveau World-Tour, le plus haut niveau du cyclisme mondial.
« C’est ma 4e saison professionnel, je travaille sérieusement mes lacunes sur le contre-la-montre. Je m’investis dans ce domaine pour progresser. »
À ce sujet, François Bidard a participé au championnat du monde contre-la-montre des marques, à Innsbruck, en Autriche, où chaque formation était représentée par six coureurs. Une belle reconnaissance de ses qualités par ses dirigeants de l’équipe qui regroupe 29 coureurs pour la saison 2019.
Textes et Photos Guy VALLEE