Championnats de France – Déception chez les amateurs, un podium pour Damien Touzé chez les pros

Amateurs : Le VC Rouen 76 en retrait

Sur l'escarpé circuit de la Cité des images où seulement 53 des 189 engagés sont allés au bout de leur périple, la formation rouennaise est restée bien discrète. En tous cas en retrait et sans jamais véritablement pesé sur les débats. Après 170 km d'une course animée et rendue exigeante par son profil et la chaleur, Axel Mariault (UC Nantes-Atlantique) a joué un bon tour aux favoris pour se parer du maillot tricolore. Hugo Toumire n'a en effet pu mieux faire que 17è mais des circonstances défavorables se sont toutefois mis en travers de ses ambitions lors du dernier tour. A l'attaque au sein d'un quatuor dans la dernière montée d'une bosse dont le sommet servait de cadre à l'arrivée, le jeune rouennais est revenu à cinq secondes des hommes de tête. Mais il ne reçu aucun soutien de ceux qui l'accompagnaient et se trouva du même coup privé d'un possible accessit. "Il avait l'opportunité de faire mieux" regrettait à l'arrivée son directeur sportif Jean-Philippe Yon. Kévin Vauquelin, sacré deux jours plus tôt sur le contre-la-montre et Julien Jamot ont terminé 44è et 46è alors que Sébastien Havot et Florentin Lecamus-Lambert ont abandonné. Aucun coureur engagé sous les couleurs de la sélection régionale n'a terminé ce championnat.

Professionnels : Une médaille de bronze pour Damien Touzé

Quand Rémi Cavagna (Deucenik Quick-Step) se glisse dans une échappée de 13 coureurs, c'est le début d'une longue aventure. Derrière, les équipes les plus fournies, représentées à l'avant, n'ont pas vraiment pris la course à leur compte. Profitant de cette situation, l'Auvergnat entama un solo à 12 kilomètres de l'arrivée, faisant progressivement fructifier son avantage. Une revanche après la perte de son titre sur le chrono, sa discipline favorite.

De son côté, Damien Touzé (AG2R-Citroen) est pleinement satisfait d'avoir fait la course en tête. Avec son profil de "sprinter- puncheur- passe-partout", il s'est vite rendu compte que se glisser après 40 kilomètres de course dans une grosse échappée avec trois costauds comme Pierre Rolland (Vital-Concept), Warren Barguil (Arkéa-Samsic) et Rémi Cavagna, avec quatre minutes d'avance à son maximum, pouvait être une bonne opportunité. Ce qui se confirma, puisqu'à trois tours de l'arrivée, cette échappé gardait trois minutes d'avance et sa cohésion. Devancé par Rudy Molard (Groupama-FDJ) pour la deuxième place, il décrochait la médaille de bronze comme il y a deux ans à la Haie-Fouassière. Autant sa troisième place il y a deux ans en Loire-Atlantique fut une énorme frustration, autant ce même classement sur le circuit vosgien le laisse sans regrets. " On était plusieurs coureurs désignés pour se glisser dans l'échappée matinale. Avec Geffrey Bouchard (son coéquipier), on avait les bonnes cartes à l'avant. Quand Cavagna est parti, on a tous essayer de faire l'effort mais il était trop fort. Quand je vois le numéro qu'il a fait, je ne vois pas comment on aurait fait pour l'éliminer. Décrocher un podium, c'est une bonne performance car le parcours, avec pas loin de 4000 mètres de dénivelé n'était, à la base, pas vraiment pour moi. D'ailleurs, dans le dernier tour, et alors que, derrière Cavagna, je n'étais quasiment plus qu'avec des grimpeurs, je me suis fait distancer dans la bosse. Puis, j'ai bien géré mon effort. Je suis revenu dans la descente précédant la bosse finale. Le sprint, je l'ai fait à l'énergie. C'était un sprint très dur. En bosse et après six heures de course. J'ai tout donné".

Benoit Cosnefroy déçu, Jérémy Leveau rassuré

Faisant le forcing aux côtés de Guillaume Martin (Cofidis) et Valentin Madouas (Groupama-FDJ) aux deux tiers de la course, Benoît Cosnefroy (AG2R-Citroen) dont la forme s'est bonifié au Tour de Suisse, a tenté l'impossible retour derrière les treize hommes de tête. Si Martin a échoué, le jeune Manchois qui porta longtemps le maillot à pois lors du Tour de France 2020, a réussi, lui, à faire la jonction. Mais au bout de ses efforts, il s'est contenté d'une quatorzième place sans véritable signification. Il eut le tort de miser trop longtemps sur une course d'attente. "Le contrat n'est pas rempli. Je suis déçu car j'avais un parcours et les jambes pour faire mieux. C'est comme ça. Pour jouer le titre, il fallait mieux être devant et ce n'était pas mon cas". De son côté, Jérémy Leveau (Xellis Roubaix Lille Métropole), le deuxième normand à figurer en tête, s'est totalement rassuré sur ses possibilités. Même s'il pouvait espérer un peu mieux, "Physiquement,ça allait même s'il m'en a manqué un peu sur la fin. A Roubaix, on a eu une période de plus d'un mois sans courir. Ca a joué en fin de course. Je perds contact dans le dernier tour. J'ai fait un tout droit sur la chaussée mouillée. J'ai rétabli ma trajectoire mais j'ai perdu 20 à 30 mètres. Après, c'était compliqué pour revenir" confiait à l'arrivée le coureur ornais, troisième du championnat de France en 2017 .

Texte et photos Patrice Meunier.