Les Boucles de l’Austreberthe – Une deuxième victoire pour Florian Maître en terre normande

Florian Maître (Vendée U) saisit sa chance

On ne l'attendait pas trop. Et pourtant. Florian Maître (Vendée U) n'a pas laissé passer sa chance pour remporter les Boucles de l'Austreberthe au dépens du Breton Fabien Schmidt (Côtes d'Armor) à qui la victoire semblait promise. Profitant d'une certaine fraîcheur contrairement à la plupart de ses adversaires qui avait disputé la veille Paris-Evreux, Maître a pris rang au palmarès d'une épreuve où 19 coureurs en 23 éditions sont passés chez les professionnels. Un échelon que le Francilien de Vendée U souhaite un jour gravir, lui qui partage avec réussite ses résultats entre la route et la piste (il fut sacré champion d'Europe en poursuite par équipes en élites et espoirs sans oublier une 2e place à l'américaine, toujours au championnat continental en espoir), une discipline qui s'avère pour lui un bagage utile. "J'ai une bonne pointe de vitesse grâce à la piste et je débrouille bien dans un sprint en petit comité. Je me savais en forme une semaine après avoir remporté le championnat des Pays-de-Loire."

Grand succès de l'épreuve cauchoise qui a réuni un peloton alliant qualité et quantité avec pas moins de 120 coureurs au départ. "C'est vraiment une satisfaction d'avoir au départ pas moins de seize équipes de divisions nationales (5 DN1, 6 DN2 et 5 DN3). C'est le plus beau plateau de l'histoire des Boucles de l'Austreberthe" se réjouissait Jackie Thiphaigne.

Echevelée, indécise et forcément éprouvante sous une forte chaleur, la course cauchoise disputé sur cinq tours d'un circuit de 31,5 km est parti vite. Ce qui n'empêcha pas une première échappée notable de se former peu avant la première des cinq montées de la côte de l'enfer. On retrouvait en tête l'ancien barentinois Lalouette (CC Nogent), Piry (VC Rouen) et Gicquiau (VC Pays de Loudéac)- soit trois champions régionaux-, .mais aussi Cam (Côtes d'Armor), Le Roux (VCA Saint-Quentin) et Levasseur (Armée de Terre), lesquels comptèrent jusqu'à 55 secondes d'avance avant d'être repris en haut de la troisième montée de la côte de Limésy.

Déjà la répétition des bosses est fatale à bon nombre de coureurs, tant et si bien que le premier peloton est réduit à une trentaine de coureurs après deux heures de course. Mais Cam, encore lui, Raid, Patat (Team Peltrax), Havot (CC Nogent) et Ronxin (Guidon Chalettois) décidaient de passer à l'offensive. Rien que du beau monde. L'entente était parfaite et ce quintette reléguait le peloton à quarante secondes. Mais jugeant la menace suffisament sérieuse, neuf coureurs parmi lesquels figuraient les anciens barentinois Lalouette et Levasseur, réagissent. La poursuite est vive et seuls les Bretons Gicquiau et Bomme firent la jonction. Cette fois, les 16 hommes de tête font la cassure définitive. Le dernier acte va s'avérer intense. Toujours tourné vers l'offensive, Raid prenait les devants dans la cinquième montée de Limésy flanqué de Le Lavandier (Côtes d'Armor). Mais ce dernier crevait, laissant Raid jouer son va-tout à 20 kilomètres du but. Sans calculer ses efforts, l'Estonien du VC Rouen 76 insistait,pensant être de taille pour réaliser le doublé au lendemain de sa victoire sur Paris-Evreux repoussait ses poursuivants à quarante secondes avant d'être rejoint au panneau des dix kilomètres par Schmidt et Le Lavandier (Côtes d'Armor), Havot (CC Nogent), Guillonnet (SCO Dijon) et Maître. Schmidt attaquait à 200 mètres du sommet de la côte de l'Enfer où seul Le Lavandier cédait. Puis Maître contrait mais le groupe de tête se reformait aux 500 mètres.Le sprint était inévitable et Schmidt tentait de prendre un coup d'avance en abordant le dernier virage en tête."Mais j'ai viré trop vite et j'ai évité de justesse les barrières. J'ai essayé de relancer mais j'avais trop de braquet. Pourtant je me sentais fort..." regrettait le Breton. Une aubaine pour Maître qui ajustait dans la dernière ligne droite Risto Raid,battu sur le fil et qui faute d'avoir bien négocié un final tourmenté échouait à la deuxième place, marquant de sa classe un week-end qui redonne des couleurs au VC Rouen 76.

Texte et photos Patrice Meunier