22 janvier 2018
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Bilan des pros normands – Un succès rassurant au Tour de Normandie pour Anthony Delaplace

S'imposer sur ses terres, Anthony Delaplace en rêvait. Le coureur de Fortunéo-Oscaro l'a fait. Après six années de "disette" et d'accessits (sa dernière victoire remontait à la Polynormande en 2011), l'ancien champion de France junior avait l'ardent désir de  sortir de cette spirale négative et forcément décourageante. Le mauvais sort a été conjuré en remportant le Tour de Normandie, huit ans après sa dernière participation à l'épreuve. Le coureur d'Hémanville-sur-Mer avait frappé fort d'entrée lors de la première étape se concluant à Gonfreville-l'Orcher. La seule où il se sentait capable de créer un écart suffisant avec une sévère bosse d'arrivée. L'étape s'est avérée décisive puisque le podium final était déjà constitué au sommet de la terrible côte de l'Estuaire. "Je venais pour gagner une étape, c'était mon objectif initial." Son tour était déjà réussi après une journée.

Puis il a su défendre jusqu'au bout son maillot de leader et répondre à l'attaque de ses deux principaux rivaux (Justin Mottier et Justin Jules). Parti avec le costume de favori comme le claironnait son dossard numéro un, il a cette fois couru en leader. "Aucun de mes adversaires ne m'a fait de cadeau. Il y a bien eu des journées délicates mais j'ai toujours été vigilant, jusqu'aux derniers hectomètres du circuit final à Caen. La pression a été forte mais j'ai eu la chance d'avoir une équipe à la hauteur toute la semaine. Cette victoire, c'est celle de tous mes coéquipiers" se souvient-il. Ce triomphe n'a pas véritablement changé sa façon de courir mais elle a conforté son moral et sa confiance." Cela a constitué un déclic. Ça m'a incité à prendre des risques pour gagner une course comme je l'ai fait dès la première étape".

Privé de Tour de France

Mais alors qu'il figure dans la bonne échappée des Boucles de l'Aulne, une chute dans le final de l'épreuve bretonne marque un coup d'arrêt.

Percutant dans une descente Aurélien Paret-Peintre, il souffre d'une fracture de la clavicule nécessitant une opération. Un coup dur, cinq semaines avant le départ du Tour de France. "Le staff m'avait dit de rester concentré. J'ai essayé de tout faire au mieux avec des séances de home trainer. Mais c'était plus grave qu'une simple fracture et j'ai dû déclarer forfait. Mais cela m'a permis de me reconcentrer sur la deuxième partie de la saison". Il reprend en juillet au Grand Prix Pino Cérami et se dit que les courses de fin de saison peuvent lui être favorables. En septembre, cap sur l'Italie. Après la Coppa Agostoni et la Coppa Bernocchi, il termine quatrième de l'étape reine du Tour de Toscane, étape de montagne avec un col de huit bornes.

Fidèle à cette épreuve, il remporte le Duo Normand avec Pierre-Luc Périchon,   Effleurant le record à 24 secondes, le baroudeur manchois Détrônait Sylvain Chavanel qui avait gagné en 2005 associé à Thierry Maréchal. "J'aime bien le chrono et j'essaye de faire plaisir aux organisateurs. Cela a été important de m'imposer à Marigny". Puis il remet encore l'ouvrage sur le métier en se glissant, au sein d'un quatuor, dans l'échappée majeure de Paris-Bourges, finalement reprise à cinq kilomètres du but. "Désormais, il y a 95% de chance qu'une course arrive au sprint. Je ne suis pas rapide alors j'essaye souvent de tenter une échappée au long cours. L'objectif pour 2018, ce sera encore de gagner une belle course".

Texte et photo Patrice Meunier