28 décembre 2017
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Bilan des pros normands : Une année réussie pour Jérémy Leveau

Depuis ses débuts au VC Nonant- le-Pin, Jérémy Leveau (Roubaix Lille Métropole) a gravi les marches une à une. La persévérance a été payante pour l'ancien rouennais qui à 25 ans a réalisé sa meilleure saison chez les professionnels avec en prime un podium lors du championnat de France à Saint-Omer sur les terres de son équipe. Une ville qui lui porte bonheur puisque c'est en ces mêmes lieux qu'il avait décroché le maillot tricolore chez les espoirs en 2014. L'ancien rouennais qui ne joue pas dans la même catégorie que les deux meilleurs sprinters français rompus aux empoignades avec le top niveau mondial était l'invité surprise de ce podium. "Franchement, cette troisième place, c'était une vraie surprise. Julien Antomarchi et moi étions protégés. J'étais désigné sprinter puisque Lecrocq était blessé.

Pour lutter face aux grosses équipes, j'ai essayé de m'économiser. J'ai eu une petite frayeur à deux tours de l'arrivée car j'étais en difficulté dans la bosse. Finalement, je suis rentré dans le dernier tour. Dans le final, c'est la FDJ qui emmenait mais ça ne frottait pas tellement. Cela me convenait. J'ai essayé de me faufiler et j'ai vu qu'il y avait de la place pour faire troisième. C'était énorme ! Quand on décroche cette performance, on peut se dire que son année est réussie" se souvient-il.

Même si sa forme lui avait déjà permis de décrocher de nombreux accessits, il n'avait jamais obtenu un aussi bon résultat en trois ans de professionnalisme même sur des courses moins relevées (classe 2). Sixième de la Classic Loire-Atlantique, obtenant trois mois plus tard lors de Paris-Camembert, il savait qu'il était capable de mieux faire mais à son rythme. "J'ai progressé gentiment, peut-être moins vite que d'autres. Mais j'ai toujours cru en mes possibilités. Je suis assez sérieux, il n'y a pas de raisons que ne réussisse pas".

A défaut de décrocher le gros lot, il a montré une belle régularité durant la deuxième partie de la saison, mettant à profit une bonne pointe de vitesse. Une façon de récolter les dividendes de ses investissements antérieurs et de bénéficier d'un élan qu'il attendait depuis longtemps.

Placé sur la Coupe de France

Pour sa course de reprise après le championnat de France, le cadet de la famille Leveau se frotte aux coureurs belges au Grand Prix Monseré où il prend la cinquième place. «Le niveau était assez relevé. J'étais satisfait d'autant que j'avais fait pas mal d'efforts pour être dans le bon coup". Fin juillet, il s'aligne à la Polynormande pour gagner.

La forme est là. Malheureusement, il réagit avec un temps de retard à une attaque dans le dernier tour et doit s'investir pleinement pour faire la jonction avec l'aide de Julien Antomarchi. Un peu juste lors du sprint, sa quatrième place derrière Alexis Gougeard, Johan Le Bon et Laurent Pichon reste bien sûr une petite déception. Meilleur grimpeur du Tour Poitou-Charentes, il remet l'offensive à l'honneur lors du Tour de Wallonnie où il figurait dans l'échappée de la première heure. Avec un vent de face, la course belge est éprouvante.

La réussite n'est pas au rendez-vous. Ce qui ne l'empêche pas de jouer encore placé au Tour de Vendée qu'il termine en sixième position au sein d'un premier groupe à la poursuite de Christophe Laporte (Cofidis).

De quoi lui ouvrir de nouvelles perspectives. Alors que le renouvellement de son contrat pour 2017 s'était fait tardivement, ses états de service lui ont cette fois permis d'accéder au niveau continental pro en s'engageant pour deux ans chez Delko Marseille Provence KTM. "Tout s'est fait assez rapidement. Cette équipe a pris contact avec moi début août. On est tombé d'accord. Franchement, c'était un soulagement. Et qu'une équipe vous contacte et non l'inverse, ça fait toujours plaisir. Il y a 16 coureurs dans l'équipe.

Ça va permettre de plus s'exprimer et de courir régulièrement pour progresser encore ".  Après plusieurs stages de préparation avec sa nouvelle équipe dont celui du mois de janvier en Espagne, il fera sa rentrée au Schargah Tour, une course de quatre jours aux Emirats Arabes Unis. Avant de retrouver les routes du sud de la France au Tour de Provence puis au Tour du Haut-Var.

Texte et photo Patrice Meunier