8 janvier 2019
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Bilan des pros Normands -Benoit Cosnefroy sur le podium de Paris Tours en 2018

A 22 ans, Benoit Cosnefroy (AG2R La Mondiale) est un coureur d'avenir. Doté d'une bonne pointe de vitesse et à l'aise sur les parcours vallonnés, le champion du monde espoir 2017 continue sa progression avec un programme essentiellement World Tour. "En 2018, j'ai découvert autre chose, un autre niveau. Je peux maintenant mesurer ce qui me reste à accomplir pour aller chercher une victoire. J'ai pris pas mal d'expérience, c'était le principal objectif". il commence à attirer l'attention en terminant neuvième de la Roue Tourangelle. Mais c'est aux Boucles de la Mayenne qu'il tente le tout pour le tout. D'abord au prologue où sa cinquième place est remarquée (une belle performance puisque trois des quatre coureurs qui le précèdent sont partis sur une route sèche). Après cette bonne entrée en matière, il vise l'échappée matinale dès le lendemain et part à la chasse aux bonifications. Revenu à la seconde place du général, il est pris dans une chute à six kilomètres de l'arrivée. Du coup, il perd 29 secondes et voit le classement général s'éloigner. Lors de la deuxième étape, il est encore victime d'une chute mais trouve les ressources nécessaires pour jouer son rôle à fond dans le circuit final de Pré-en-Pail. Mais lorsque le peloton reprend l'échappée sous la flamme rouge, les cartes sont redistribuées. Il s'accroche alors dans la roue de Nacer Bouhanni (Cofidis) et ne la quitte plus. "J'étais content de cette deuxième place mais un peu déçu car j'avais la gagne dans les jambes si le peloton n'était pas revenu sur nous". Amoindri par les plaies engendrées par cette chute, il termine l'épreuve fatiguée et ne pourra refaire son handicap.

Régulièrement vu à l'avant sur le Tour du Limousin mais se contentant de trois top 15, Cosnefroy signe son premier top 10 en World Tour à l'occasion du Grand Prix de Plouay. "Honnêtement, je ne pensais pas faire aussi bien. Je me savais en forme mais de là à jouer dans le final face à des Matthews ou des Stybar, c'était encore autre chose. J'avais été un peu déçu d'avoir raté l'échappée en début de course. Ensuite, j'ai essayé de défendre le plus possible mon leader Oliver Naesen à l'avant. Dans la dernière difficulté, j'ai décidé de sortir du groupe des poursuivants pour essayer de faire une place. Ca s'est plutôt bien terminé".

Concluant une série de courses italiennes en se classant neuvième de la Coppa Sabatini au terme d'un sprint massif, c'est lors de Paris-Tours qu'il réussi à décrocher un premier podium. Alors que Kragh Andersen (Team Sunweb), vite rejoint par Niki Terpstra (Quick-Step) se dégageaient à 35 kilomètres du but, le jeune Manchois parvenait à rejoindre ce duo une dizaine de kilomètres plus loin. A la sortie du dernier chemin de vignes, nouvelle difficulté de la grande classique d'automne, Kragh Andersen attaque de nouveau pour creuser des écarts définitifs. Cosnefroy reste alors en retrait. Au grand mécontentement de Terpstra. "Mon coéquipier Oliver Naesen était à seulement 25 secondes derrière. C'est pour cela que je n'ai pas pris de relais. De toute façon, j'étais trop juste physiquement" se justifiait le jeune Normand. La fin de course fut éprouvante face à Terpstra, ancien vainqueur de Paris-Roubaix. Devancé au sprint par le Néerlandais, sa troisième place ne pouvait constituer une déception. Ayant trouvé l'ouverture, c'était même pour lui une délivrance. "A Paris-Bourges (trois jours auparavant), j'étais en capacité de gagner car physiquement, j'étais bien. Alors, ce podium efface cette frustration".

                                                                        Texte et photo Patrice Meunier.