7 décembre 2018
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Bilan des Pros – Damien Touzé en pleine réussite

Tout a roulé dans le bon sens pour Damien Touzé (Saint-Michel Auber 93) tout au long de la saison 2018. Avec méthode et sans précipitation, l'ancien coureur de l'UV Neubourg a, comme en 2017, joué placé sur les manches de la Coupe de France mais a su passer la vitesse supérieure en remportant le Kreizh Breizh Elites mais surtout une étape au Tour de l'Avenir.

Troisième de Paris-Troyes, 4è de la Classic Loire-Atlantique pour lancer favorablement sa saison, Touzé ne s'est guère soucier de l'enchaînement des courses en se présentant en bonne forme lors de Paris-Camembert, deux jours après avoir décroché une belle huitième place au Tour des Flandres Espoirs où il faisait son retour en équipe de France dans le cadre de la Coupe des nations. Dans un contexte qui ne lui était pas favorable avec un final durci par un chemin de terre, il boucle la classique normande en cinquième position, devancé par les deux Italiens d'Androni Vandramme et Beletti lors du sprint d'un premier peloton. De quoi le satisfaire, encore qu'à ce niveau, seule la victoire compte pour un sprinter qui a déjà derrière lui une belle réputation. Il devra attendre la mi-juin pour décrocher son premier succès chez les pros à l'occasion de la deuxième étape de la Ronde de l'Oise où sa pointe de vitesse lui permet de devancer Charalampas Kastrantas(Java Partizan) et Armindo Fonseca (Fortunéo-Sansic). Bien placé au classement général avant de chuter, il dû laisser filer quelques places (6è).      .

A l'heure où les cadors bouclent le Tour de France, il s'aligne à la Kreiz Breizh Elites. Dès la première étape, il fait la course en tête et croit rapidement en ses chances. A juste titre puisque l'écart de l'échappée augmente jusqu'à dépasser les sept minutes à 50 kilomètres de l'arrivée. La victoire se jouait dans un sprint à cinq et Touzé impose sa pointe de vitesse. "Il y avait beaucoup de monde dans l'échappée. Mais il suffisait de gérer notre avance. Après 180 km de course, j'étais vraiment satisfait de retrouver le succès. Je peux bien m'en tirer vu que je passe à peu près partout, notamment les parcours vallonnés, même si je reste attaché aux courses d'un jour". Contrôlant Lennert Teugels (Cibel) et le champion de Grande-Bretagne Connor Swift (Madison) qu'il ne devançait qu'à l'addition des places, le jeune neubourgeois signait en terre bretonne ses deuxième et troisième succès chez les pros. Avec en prime le maillot vert du classements par points et le maillot blanc de meilleur jeune. "Cette victoire a illustré ma progression. Dans l'équipe, j'ai senti que mon statut avait évolué. J'étais plus souvent protégé".
Pour valider un potentiel qu'on lui connait depuis plusieurs années, le sprinter neubourgeois se fixe alors comme objectif de remporter une étape du Tour de l'Avenir, véritable petit Tour de France des moins de 23 ans. Contrat rempli à Chateaudin au terme de la troisième étape. En s'imposant au sprint devant le champion d'Italie Eduardo Affini, il faisait une nouvelle fois briller les couleurs de l'équipe de France. "Je savais que j'étais le plus fort sur ce type d'arrivée. J'avais confiance. Nous possédions 30 secondes d'avance à deux kilomètres de l'arrivée. Je me suis retourné assez souvent pour jauger les écarts. Affini m'a emmené dans un fauteuil et j'ai profité de la bosse d'arrivée pour faire la différence" se souvient-il. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, il remportait également le maillot vert.  Il mettait un terme à son aventure chez Saint-Michel-Auber 93 en prenant une honorable 15è place lors de Paris-Tours (meilleur coureur d'une équipe continentale) face aux cadors du peloton international. Il lui reste à franchir encore une marche, lui qui portera en 2019 les couleurs de l'équipe Cofidis.

                                                                             Texte et photo Patrice Meunier