12 novembre 2019
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Bilan de la saison 2019 des pros normands- Alexis Gougeard a renoué avec la victoire

Il y a cinq ans, au terme d'une première année chez les professionnels, déjà ponctuée par deux victoires, on accordait à Alexis Gougeard (AG2R La Mondiale) un talent certain et un avenir prometteur. La suite fut, justement, plus difficile.

Risquer d'être considéré uniquement comme un débutant prometteur, c'était un évocation qu'il voulait éviter. C'est au Circuit de la Sarthe qu'il a renoué avec la victoire. C'est lors de l'étape reine, celle se concluant à Pré-en-Pail que l'ancien Barentinois forgea sa victoire. Présent dans la bonne échappée de dix coureurs, il parvint à s'isoler à moins de dix kilomètres de l'arrivée. "Arrivés sur le circuit final, on avaient comme consigne de mettre le feu" se souvient-il.

Puis il creusa un écart, pour s'imposer en solitaire 18 secondes devant Pacher (Vital-Concept) et Riesebeek (Roompot). Conservant son maillot de leader lors de la dernière étape disputée autour de Sillé-le-Guillaume, il mettait fin à une période de vingt mois sans victoire.

"Le Tour de Catalogne en mars m'a fait du bien et depuis la Roue Tourangelle (une semaine  auparavant), je voyais bien qu'il était possible de faire quelque chose". En s'imposant un mois et demi plus tard aux Boucles de l'Aulne, il trouva une heureuse prolongation à sa forme retrouvée.Il montrait à cette occasion qu'il n'avait rien perdu de son tempérament, perçu dès les rangs juniors sous les couleurs de l'USSA Pavilly Barentin. C'est d'ailleurs au terme d'un improbable scénario qu'il allait à nouveau lever les bras en terre bretonne, cinq après une première victoire en ces mêmes lieux. Pour parvenir à ses fins, il sortait le grand jeu en revenant aux avants-postes, accompagné de Simon (Cofidis) sur une échappée qui comptait plus de trois minutes d'avance à 40 kilomètres de l'arrivée. Puis trouvant encore les moyens de passer la vitesse supérieure dans les dix derniers kilomètres. Mais sa sélection pour le Tour de France reste le grand point d'interrogation. Certes il connaît un jour sans lors du championnat de France du contre-la-montre mais sa prestation lors de l'étape en ligne, à La Haie-Fouassière, où il est échappé jusqu'à dix kilomètres de l'arrivée, achève de convaincre Vincent Lavenu du bien-fondé de l'emmener pour la deuxième fois sur la Grande Boucle. Bien sûr, le Tour de France dont c'était la deuxième participation a été le gros morceau de sa saison. Au service de son leader Romain Bardet , ce furent pour lui trois semaines éprouvantes avec comme seule satisfaction d'avoir été désigné plus combatif du jour à Nimes au terme de la 16è étape. Ensuite, Il s'offre une longue échappée à Isbergues mais la forme est déclinante."La deuxième partie de la saison a été assez compliquée. J'ai eu du mal à remettre en route après le Tour, mais au final, le bilan reste très correct. Le gros point positif, c'est clairement d'être à nouveau parvenu à gagner. Cela fait du bien de pouvoir lever les bras. Etre au départ du Tour de France, c'est quelque chose qui me tenait vraiment à coeur et j'espère bien, être à nouveau au départ de la Grande Boucle l'an prochain".

Texte et photo Patrice Meunier