4 janvier 2022
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Bilan 2021 des Pros Normands- Alexis Gougeard change d’équipe

Un bref rappel du passé nous permet de nous remémorer combien le potentiel d'Alexis Gougeard (AG2R -Citroën) est important mais aussi combien son actuel manque de résultats est sujet à de nombreuses interrogations.

"Je suis venu au cyclisme par hasard. Je faisais du football et je voulais changer. Un ami de la famille m'a proposé d'essayer le vélo à l'USSA Pavilly/Barentin où il était dirigeant et ça m'a bien plu". Alexis Gougeard avait alors 11 ans. Le hasard fait parfois bien les choses. Passé chez les pros, pas besoin de temps d'adaptation puisque le coureur originaire de Grémonville remporte deux manches de Coupe de France (Classic Loire-Atlantique et les Boucles de l'Aulne). L'année 2015 lui permet de se révéler comme un coureur d'envergure. D'abord en se faisant connaître de la France entière, prenant part à une échappée longue de 220 km lors de son premier Paris-Roubaix. Il avait ensuite serré les dents pour terminer 26e et deuxième français. Puis il confirmait tout son potentiel au Tour d'Espagne, remportant une étape en haut de la citadelle d'Avila, comme Bernard Hinault en 1983 et Laurent Jalabert en 1995. Puis il finissait sa saison aussi bien qu'il l'avait commencé en remportant l'Eurométropole Tour. Depuis ses victoires à la Polynormande (2017) et au Circuit de la Sarthe (2019), sa carrière, subissant une évolution plutôt négative, s'est un peu délitée. Après cette époque où il retenait l'attention et suscitait l'admiration, on peut craindre maintenant qu'il tombe dans l'oubli.

Son début de saison s'est passé dans l'anonymat. Louant un appartement l’hiver dernier en Belgique pour un entraînement commun avec ses leaders Greg Van Avermaet et Oliver Naesen, sa préparation semblait idéale. A l'aise par le passé sur les classiques belges mais où il ne semble plus en mesure de jouer son rôle d'équipier, il a dû changer de programme. "J'ai demandé à mes directeurs sportifs de ne plus disputer de courses en Belgique, notamment le Tour des Flandres. Je n'y prenais plus de plaisir". Après cette période forcément difficile à vivre, le Tour de Romandie lui permettait de se glisser au sein d'une longue échappée, histoire de refaire la course en tête. Puis il se retrouvait en lice pour son sixième grand Tour après deux participations au Tour de France et trois au Tour d'Espagne. Au Giro, une épreuve qui n'était pas initialement prévu à son programme, la formation dirigée par Vincent Lavenu avait pour leaders Clément Champoussin et Geoffroy Bouchard sans oublier Tony Gallopin mais  l'ancien barentinois ne se montra pas d'un efficace soutien pour eux.  On le vit présent en échappée sur trois étapes mais sans réussite. A l'Artic Race en Norvège, il passe la première étape à l'avant de la course en s'échappant avec le Belge Alex Colman, le Kasak Gleb Brussenkiy et le Norvégien André Vabro. Des compagnons de fugue qu'il va lâcher à un peu moins de 30 kilomètres de l'arrivée. Mais une nouvelle fois, ses rêves de victoire s'anéantissent dans le final.

Après huit  années au sein de la même équipe, le Pro Team BB Hôtels KTM annonçait fin août son arrivée pour les saisons 2022 et 2023. Le coureur cauchois espère se relancer mais en endossant plus de responsabilités sous de nouvelles couleurs. A bientôt 29 ans, cela peut être un nouveau départ pour lui. En tous cas, une chance à ne pas gâcher.

Texte et photo Patrice Meunier